Le tribunal de commerce de Quimper a prolongé ce vendredi 22 février 2013 de trois mois la période d'observation du Groupe Doux, en redressement judiciaire depuis juin 2012, les syndicats se disant cependant toujours inquiets pour l'avenir du volailler.
Le tribunal « renouvelle la période d'observation pour une durée de trois mois à compter du 28 février » 2013, a-t-il indiqué dans son jugement dont l'AFP a obtenu copie. Une audience d'étape se tiendra le 21 mai, selon le document.
Le tribunal s'était penché mardi sur la demande de renouvellement de la période d'observation formulée par Doux et ses administrateurs judiciaires. A la fin de novembre 2012, il avait déjà accordé un sursis de trois mois au volailler, après une première période d'observation de six mois.
Le groupe compte présenter un plan de continuation de son activité à la fin d'avril ou au début de mai, avec l'intention de sortir de la phase de redressement judiciaire à l'été.
Placé en redressement le 1er juin 2012, le volailler a vu son pôle frais, déficitaire, liquidé et partiellement repris au début de septembre 2012, avec la perte d'un millier d'emplois. Il se compose désormais des pôles surgelés et produits élaborés.
Pour justifier sa décision, le tribunal de commerce indique que les éléments d'exploitation communiqués par le volailler « démontrent à ce stade un rétablissement progressif de la capacité bénéficiaire » et que cette amélioration est confortée par un prévisionnel de trésorerie « satisfaisant pour la période à venir ».
Il note aussi que les négociations entamées avec la banque Barclays (envers laquelle Doux à une dette de 140 millions d'euros) et la société JBS (partenaire du pôle brésilien de Doux, envers lequel le groupe a aussi une importante dette), non finalisées à ce jour, « nécessitent du temps », estimant qu'elles constituent « un préalable indispensable [...] à l'élaboration d'un plan » de continuation.
« Il faut laisser le temps au temps », a reconnu Raymond Gouiffès, délégué central à la CGT, jugeant cependant que le volailler se montrait « un peu trop confiant » vis-à vis de ses négociations avec Almunajem (principal client au Moyen-Orient), JBS et la banque Barclays, auprès desquels Doux a une ardoise totale de quelque 270 millions d'euros.
« Tout n'est pas clair comme ils nous le disent », a renchéri Jean-Luc Guillart, délégué central à la CFDT, interrogé lui aussi par l'AFP, disant redouter la fin éventuelle des aides européennes pour l'exportation de poulets, ainsi que la fermeture de l'usine de Pleucadeuc (Morbihan), déficitaire.
Cet abattoir est l'un des cinq du pôle frais du volailler ayant fait l'objet de reprises partielles après le placement de ce pôle en liquidation judiciaire. Le site a été repris en septembre par Galina, filiale de Doux, qui a conservé 135 emplois sur 407.
Les syndicats se prononcent par ailleurs pour une solution alternative au plan de continuation, dans l'éventualité de son échec, qui passerait par un plan de cession du volailler.