accueil  Accueil / Actualités / Volaille/Doux : une dizaine de propositions de reprise, jugées « insuffisantes » par le gouvernement

Volaille/Doux

Une dizaine de propositions de reprise, jugées « insuffisantes » par le gouvernement

Publié le vendredi 06 juillet 2012 - 11h37

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

(Article complété vendredi 6 juillet à 19 h 30)

 

Une dizaine de propositions de reprise du groupe volailler Doux, globales, partielles ou complémentaires, ont été déposées auprès de l'administrateur judiciaire. Elles sont présentées, ce vendredi, en comité central d'entreprise (CCE). Mais aucune ne satisfait le ministère du Redressement productif qui les a jugées insuffisantes.

 

Les établissements Daviet, Cavac Ciab, Financière Turenne Lafayette, LDC, Sofiprotéol, Tilly-Sabco ont déposé leur dossier avant l'heure limite fixée, jeudi à 18h00, par l'administrateur judiciaire, Régis Valliot. Une dernière offre, celle de Terrena, parvenue à l'administrateur judiciaire après le délai, a été dévoilée un peu plus tard.

 

Le contenu de ces propositions de reprise du groupe Doux, placé en redressement judiciaire au début de juin et mis en vente dans la foulée, n'a pas été révélé. Le tribunal de commerce de Quimper doit examiner les dossiers dans les jours à venir.

 

Vendredi, le groupe Amice-Soquet, Proteis viande, Finalab et Hendrix Genetics se sont rajoutés à la liste des repreneurs potentiels. Glon, filiale de Sofiprotéol, est également en lice, associé à Tiskalia et Duc pour la reprise d'une partie des activités de Doux.

 

Le ministère du Redressement productif a d'ores et déjà fait savoir que ces offres étaient insuffisantes et que les repreneurs devaient améliorer leurs propositions. Le ministère dirigé par Arnaud Montebourg vise en particulier l'offre du groupe Sofiprotéol, qui rassemble les différents acteurs français du secteur volailler : Glon Sanders (filiale de Sofiprotéol), Duc, LDC, Terrena, Tilly-Sabco et Triskalia, dont certains ont également fait des offres individuelles.

 

« Aujourd'hui, le compte n'y est pas dans les offres qu'on a, de manière générale », a déclaré une source dans l'entourage du ministre Arnaud Montebourg. « Nous demandons aux repreneurs potentiels d'améliorer leur offre », a-t-on poursuivi de même source. « Toute solution qui séparerait les actifs des sites n'est pas envisageable », a rappelé cette source.

 

« A ce stade, le projet qui se dit "consortium" n'est pas le projet du ministère, loin de là », a-t-on affirmé de même source, en évoquant le projet organisé autour de Sofiprotéol, qui a mené un « tour de table » rassemblant des coopératives et des acteurs privés du secteur avicole pour monter un dossier de reprise.

 

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a défini vendredi dans l'après-midi deux critères pour la reprise du volailler en redressement judiciaire Doux : la reprise par une seule entité « sans dépeçage » et le maintien d'« un maximum » de sites et d'emplois. « Notre objectif, c'est premièrement qu'il y ait une seule entité qui reprenne, et pas un dépecage ou un démantèlement », a dit le ministre. « Deuxièmement, c'est le maintien d'un maximum de sites et d'emplois. Le maximum, c'est le maximum, donc on cherchera la meilleure offre », a-t-il poursuivi.

 

 

« Offre minable »

 

Les représentants syndicaux du groupe Doux, réunis vendredi à Châteaulin en comité central d'entreprise au cours duquel leur ont été présentées les propositions de reprise du groupe, se sont montrés déçus des offres déposées, lors d'une interruption de séance.

 

Il y a « très peu d'argent sur la table. Le prix de reprise de cinq des sept [propositions] est minable. C'est une offre qui n'est pas acceptable », a déclaré aux journalistes le délégué CFDT, Jean-Luc Guillart.

 

« Tout se fait en sous-main. Les salariés n'ont pas envie de ça. On en a marre d'attendre », a pour sa part déclaré Françoise Lavisse (CFTC). « Il faut faire confiance aux administrateurs. Il y en a ras-le-bol de la famille Doux », a-t-elle ajouté.

 

« On veut garder notre emploi mais tout le monde ne sera pas gardé », a déploré Nadine Hourmant, déléguée centrale syndicale de FO.

 

Les syndicats se sont également étonnés que le fondateur du groupe, Charles Doux, n'ait pas fait connaître plus tôt son intention de proposer un plan de continuation, comme l'annonce leur en a été faite ce vendredi. Mais, selon le porte-parole du groupe, ce plan ne peut être présenté qu'après la fin de la période d'observation.

 

Le groupe Doux prépare un « plan de continuation » de l'activité du groupe volailler breton, a ainsi fait savoir vendredi un porte-parole du groupe. « Les administrateurs judiciaires du Groupe Doux annoncent avoir reçu une dizaine d'offres de reprise du groupe, globales, partielles ou complémentaires, hier. Ces offres pourront être améliorées pour devenir satisfaisantes », a expliqué ce porte-parole dans un communiqué. « L'ensemble des solutions proposées doit maintenant être analysé, y compris le plan de continuation à l'étude par l'actionnaire actuel du groupe Doux », a-t-il dit.

 

« Tout au long de ce processus d'analyse, les offres seront parallèlement examinées par les instances représentatives du personnel du groupe Doux » et « l'ensemble de ces travaux sera mené d'ici à la date d'audience qui sera fixée par le tribunal de commerce de Quimper dans la semaine du 23 juillet », a-t-il ajouté.

 

Le groupe Doux ploie sous une dette estimée à 430 millions d'euros. Ses difficultés financières ont conduit son PDG, Charles Doux, à le déclarer en cessation de paiement au début de juin. La cession, la semaine dernière, d'un actif non stratégique, l'usine Stanven dans le Morbihan, pour 22 millions d'euros, a donné au groupe une bouffée d'air frais.

 

Présent des produits frais et congelés aux produits élaborés, Doux est un acteur de poids dans les zones rurales. Détenu à 80 % par la famille Doux et à 20 % par la banque BNP Paribas, il emploie 3.400 personnes en France, essentiellement en Bretagne, mais aussi dans le Centre, les Pays de la Loire et le Pas-de-Calais. Sans compter les dizaines de milliers d'emplois induits. Il est également en contrat avec 800 aviculteurs.

 

Dans un communiqué publié jeudi en fin d'après-midi, Sofiprotéol insiste sur le fait que son offre est « une offre coordonnée et structurante des activités du groupe Doux, concernant la globalité des activités et des marchés de Doux et répondant ainsi aux souhaits des pouvoirs publics ».

 

Cette offre « vise à structurer la filière française de la volaille de l'amont à l'aval, avec l'ambition d'améliorer la compétitivité de l'offre française ». Elle « assure des débouchés aux éleveurs de la région et s'efforce de préserver l'emploi, tout en veillant à ne pas fragiliser économiquement les entreprises impliquées dans la reprise », fait valoir Sofiprotéol.

 

Interrogée jeudi soir, Christiane Le Gouesbe, déléguée centrale (CFDT), majoritaire dans l'entreprise, a déclaré : « Le gouvernement dit que le compte n'y est pas. C'est probablement en terme social qu'il veut alerter. Nous, on savait que les repreneurs laisseraient des gens au bord de la route. »

 

 

Lire également :

 


Les commentaires de nos abonnés (0)
Connectez-vous pour réagir  Soyez le premier à commenter cet article.
Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :

Dernières Actualités
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK