Charles Doux, PDG du groupe Doux, estime, mercredi dans la presse bretonne, qu'il est « possible de repartir d'un bon pied » après le placement en redressement judiciaire de son groupe.
« Tant que nous ne connaissons pas l'état précis de ces dettes, il n'est pas possible de présenter un plan d'action précis. Aujourd'hui, nous estimons qu'il est possible de repartir du bon pied », déclare Charles Doux à Ouest-France en date du 6 juin.
Evoquant la décision de dépôt de bilan, qui semble avoir surpris le gouvernement, le PDG affirme, dans Le Télégramme du 6 juin : « En aucun cas, cette déclaration de cessation de paiement n'a été clandestine. Tous les intervenants dans ce dossier ont été strictement informés. » Avoir une chance de faire aboutir les négociations en cours aurait nécessité davantage de temps, explique-t-il en substance. Le dépôt de bilan a donc été décidé en fin de semaine, car, sans cela, « c'était trop tard pour pouvoir faire face à nos échéances proches : le paiement des salaires qui devait impérativement intervenir pour le 5 juin, et le règlement de nos fournisseurs. »
Charles Doux développe aussi le dilemme posé par la banque Barclays, qui détient des créances d'un montant de 144 millions d'euros sur le groupe, « dont 20 exigibles en 2012 (mais que le groupe n'a pas, ndlr) et le reste en 2013 ». « Il est apparu très difficile d'arriver à un compromis avec la Barclays » qui s'était engagée à injecter 35 millions d'euros dans le groupe. « En contrepartie de son apport, Barclays s'appropriait notre société. Mais elle n'apportait aucune garantie sur le maintien des emplois et des relations avec nos éleveurs. L'absence d'un démantèlement n'était également pas assuré. [...] Doux ne vit que par sa marque. Si celle-ci disparaît, l'affaire est morte ».
« Notre objectif est de faire en sorte de défendre l'emploi, qu'on ne démantèle pas l'entreprise et qu'on maintienne notre activité à l'exportation et sur le marché intérieur. [...] Notre priorité, c'est de livrer nos clients et gérer notre business. Mais il y aura inévitablement des ajustements », prévient Charles Doux.
Outre l'attachement des salariés et des éleveurs au groupe, Charles Doux affirme : « Autour du groupe, les gens sont très solidaires. Nous avons reçu une lettre de la Scarmor (centrale d'achats Leclerc) qui nous assure de sa fidélité. »
Les salaires des 3.400 salariés du groupe ont été versés mardi soir pour le mois de mai. Les producteurs fournissant le groupe volailler seront payés comptant pour leurs prochaines livraisons par l'administrateur judiciaire afin que l'activité de Doux puisse se poursuivre, au moins à court terme, avait-on appris lundi soir à l'issue d'une réunion en préfecture de Région.
Leader européen du secteur, le groupe Doux a été placé le 1er juin en redressement judiciaire à la demande de ses dirigeants. Lors d'un comité central d'entreprise, réuni le 5 juin à son siège à Châteaulin (Finistère), de possibles licenciements ont été évoqués, selon les syndicats.
L'ancien directeur général, Guy Odri, est convoqué, lundi prochain devant les nouveaux dirigeants, pour s'expliquer sur sa gestion, selon une source syndicale.
A télécharger :
- Arrêt du tribunal de commerce de Quimper du 1er juin 2012, n° 2012 004758 (suite à la demande de Charles Doux, le tribunal de commerce de Quimper a placé la société Doux en redressement judiciaire).
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