« Les agriculteurs ont besoin de confiance et de sérénité. Il faut faire cesser la machine administrative », a appelé de ses vœux Xavier Beulin, à l'occasion de la conférence de presse de rentrée de la FNSEA, jeudi à Paris. Le syndicat veut faire le pari de l'innovation et des bonnes pratiques plutôt que de l'empilement des normes qui « devient insupportable ». Il attend beaucoup de la mission confiée par le gouvernement à un parlementaire, un haut fonctionnaire et un agriculteur pour apaiser les contrôles et, il l'espère, simplifier le droit. (Voir l'interview VIDEO de Xavier Beulin)
Le président de la FNSEA s'inquiète du « décalage entre le discours des ministres et la mise en œuvre de leurs décisions par les services administratifs ». Il a donné de nombreux exemples : définition des cours d'eau, transposition de la directive Nitrates, mise en œuvre du plan Ecophyto, utilisation occasionnelle des céréales « impropres à la consommation » dans les méthaniseurs, etc. « Nous demandons un autre type de relation avec notre administration », a insisté Xavier Beulin.
En bref, les autres grands chantiers de la rentrée :
- Reprise potentielle des négociations internationales dans le cadre de l'OMC, après un accord à Bali en décembre. Les négociations sur le traité transatlantique entre les USA et l'UE préoccupent aussi la FNSEA qui pointe plusieurs sujets de vigilance : les IGP et les contingents d'exportation de viande (bovins, volailles, porcs). Sans compter que l'embargo russe, décidé il y a bientôt un an, n'est toujours pas levé (il pourrait l'être pour le porc, mais Bruxelles s'y oppose, réclamant une levée générale). « La situation est préoccupante, a souligné Xavier Beulin, malgré deux facteurs favorables, le prix du pétrole et la baisse de l'euro ».
- Mise en œuvre de la réforme de la Pac : les nouvelles règles s'appliquent dès 2015, pourtant « il y a encore des questions en suspens », a rappelé le président de la FNSEA qui attend notamment une « feuille de route » précise concernant les surfaces d'intérêt écologique (SIE), l'autorisation formelle de déroger à l'obligation de diversité des assolements pour la monoculture de maïs ou encore la fixation définitive des seuil et plancher applicables pour l'aide à la vache allaitante. Ces incertitudes conduisent à un « climat anxiogène sur le terrain ».
- Compte pénibilité : pas de mise en œuvre jusqu'en juin. « Nous nous inscrivons complètement dans le discours volontariste du Pacte de responsabilité (même si la loi Macron nous concerne d'assez loin), mais, dans le même temps, nous sommes toujours obligés de mettre en place le compte pénibilité qui, en l'état, est totalement inadapté ». Xavier Beulin a donné l'exemple du poste assis dans un tracteur : il faudrait évaluer les vibrations de l'engin en fonction de son âge mais aussi selon que le sol est dur ou meuble ! Le syndicat appelle les agriculteurs à ne pas mettre en œuvre le compte pénibilité jusqu'en juin. En attendant de trouver des critères opérationnels pour les TPE. « Nous ferons des propositions ».
Titre
vendredi 09 janvier 2015 - 09h30
Compte pénibilité = chômage en plus: je m'explique: c'est ingérable et l'employeur est , encore un fois ,sûr de se faire allumer; donc il vaut mieux se séparer de son ou de se ses salariés et passer à l'ETA qui se débrouillera avec cette usine à gaz