Les exportations françaises de vins de janvier à mars ont poursuivi la tendance à la baisse amorcée en 2008, rapporte une note conjoncturelle du service de la statistique du ministère de l'Agriculture. Sur les trois premiers mois de l’année 2009, la baisse des exportations est très nette par rapport à 2008.
Sur l’ensemble des produits vinifiés, les exportations françaises ont diminué de plus de 0,5 Mhl (-16%), d'après les chiffres communiqués par les Douanes (DGDDI).
Les exportations de vins d’appellation se sont repliées davantage que celles de vins de consommation courante, respectivement -19% et -9%. A la mi-2008, quand les exportations commençaient à diminuer en volume, la tendance était plutôt à une forte baisse des vins de consommation courante et une baisse moins forte des vins d’appellation, relève la note du service de la statistique. Le ralentissement de la demande mondiale de vins affecte désormais directement les vins d’appellation, souligne-t-elle.
Vers les pays européens, les exportations de vins français d’appellation se sont repliées très fortement sur les trois premiers mois de l’année 2009 (-21%). Le principal client de la France depuis 2002, le Royaume-Uni, a réduit ses achats de près de 35%. Il est désormais le second client derrière l’Union belgo-luxembourgeoise. Les exportations vers ces deux derniers pays subissent une baisse moins prononcée (-8%).
Vers les pays tiers, les exportations de vins d’appellation ont reculé également fortement par rapport aux trois premiers mois de 2008 (-16%). Les Etats-Unis ont réduit leurs achats de vins d’appellation de plus de 22%. Les exportations vers le Canada ou le Japon ne se portent pas mieux. Elles ont atteint leur plus bas niveau depuis cinq ans, indique la note de conjoncture.
Les exportations de champagnes quant à elles ont atteint leur niveau le plus modeste depuis 2001, après avoir reculé de moitié ou presque (-49%) sur les trois premiers mois de 2009, tant au niveau européen qu’au niveau des pays tiers (respectivement -49% et -46%).
En 2008, alors que les volumes exportés commençaient à se réduire, leur valeur se maintenait au niveau de 2007. Désormais, la baisse rapide des volumes de champagne exportés se fait sentir sur leur valorisation, prévient le service du ministère. Elle a reculé de plus de 50% par rapport aux trois premiers mois de 2008, après plus de sept années de croissance continue.
D'ailleurs, pour l’ensemble des exportations de vins français, la valeur a reculé de 29% par rapport aux trois premiers mois de 2008. Les vins d’appellation subissent de plein fouet ce retournement des ventes à l’étranger (-24 %). Aucun type de vins ne fait exception à ce retournement des exportations, insiste la note. La valeur des vins de Bordeaux résistait jusqu’à la fin de 2008 mais, depuis le début de 2009 et jusqu'à la fin de mars, elle a chuté de près de 25%.
Pourtant, prétend un communiqué des organisateurs de Vinexpo lundi, les dernières statistiques des exportations françaises de vins et spiritueux, communiquées par Brice Faravel, chef de projet des vins, spiritueux et boissons d’Ubifrance, «montrent des signes de reprise modérée sur les quatre premiers mois de l’année (janvier-avril 2009)», en volume et en valeur, «avec notamment une bonne résistance des marchés asiatiques et une reprise en douceur vers les Etats-Unis».
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Prix des vins bloqués par la baisse de consommation La réduction de l’offre de vins n’a pas permis l'augmentation marquée des prix des vins tant espérée par les producteurs à l'automne, que ce soit pour les vins d’appellation ou pour les vins de consommation courante. D’après les déclarations définitives de récolte de 2008 publiées à la fin de mai par les services des douanes, la dernière récolte française [de raisins pour produire des vins et des moûts] approche 43 millions d’hectolitres (Mhl), soit l'une des plus faibles récoltes de ces quinze dernières années (-8% par rapport à 2007 qui était déjà une faible année, -11% pour les vins d'appellation). Ce recul important de la production française de vins impacte les quantités disponibles en France et aussi dans l’Union européenne, indique le service de la statistique du ministère de l'Agriculture. Or le ralentissement de la demande – la baisse de consommation, tendance à présent mondiale selon les derniers chiffres présentés par l'OIV – modère les hausses des prix. Cela s’est accéléré sur les trois derniers mois, indique la note de conjoncture. Pourtant, Robert Beynat, directeur général du salon Vinexpo qui s'est ouvert dimanche à Bordeaux, s'est quant à lui dit optimiste pour le moyen terme. Une étude pour Vinexpo, menée par le cabinet britannique IWSR, prévoit en effet une augmentation de plus de 6% du marché mondial de la consommation de vin sur cinq ans, pour atteindre 2,8 milliards de caisses en 2012, contre 2,6 milliards en 2007. |
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