Michel Barnier a estimé vendredi 13 mars que si la Commission européenne lève l'interdiction de fabriquer des vins de table rosés par mélange entre vin blanc et vin rouge, ce qui est le cas jusqu'au 31 juillet 2009, cela pourrait «remettre en cause l’équilibre économique de la filière des vins rosés, qui a mené depuis de nombreuses années une politique d’amélioration de la qualité des produits dans le respect des modes de fabrication traditionnels», selon un communiqué du ministère de l'Agriculure, diffusé vendredi.
Elle nuirait par ailleurs à la bonne information du consommateur qui ne pourrait pas distinguer les vins rosés issus de mélanges des vins rosés obtenus par des méthodes de macération spécifique, ajoute le ministère.
Le ministre vient de le rappeler vendredi à Mariann Fischer Boel, commissaire européenne en charge de l'Agriculture, alors que la France a déjà fait part de son désaccord sur cette question le 11 février 2009, et a souhaité que la négociation se poursuive sur ce point, souligne le communiqué.
Le ministère précise, répondant ainsi au porte-parole de l'exécutif européen pour les questions agricoles Michael Mann, que si la France a donné son feu vert pour la consultation de l’OMC sur le texte global des pratiques œnologiques, le 27 janvier dernier, c'était «pour ne pas paralyser la procédure au regard du calendrier d’entrée en vigueur de la nouvelle organisation commune de marché (OCM) vitivinicole (1er août 2009)».
Pour sa part, la Coordination rurale a indiqué vendredi dans un communiqué que cette décision de la Commission «est une illustration caricaturale de ses options ultralibérales» et «une ouverture phénoménale aux vins industriels».
Le syndicat se dit fermement opposé à cette décision qui fait «une nouvelle fois la part belle aux vins de bas de gamme».
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