Des producteurs de vins AOP (appellation d'origine protégée) ou IGP (indication géographique protégée), originaires de cinq grands pays producteurs dont la France, ont annoncé mercredi la création de la Fédération européenne des vins d'origine (Efow), destinée à défendre leurs intérêts à Bruxelles.
L'Efow regroupe la Confédération nationale des producteurs de vins d'appellation d'origine (Cnaoc) pour la France, ses équivalents italien (Feferdoc), espagnol (CECRV) et hongrois (HNT), ainsi que l'Institut portugais des vins de Porto et de Douro. Des discussions sont en cours avec des organisations équivalentes en Allemagne et en Autriche.
« Nous avons des problèmes communs », a justifié le président de l'Efow, l'Italien Riccardo Ricci Curbastro, citant notamment la suppression programmée du système de contrôle des droits de plantation des vignes. Cet outil de maîtrise de la production est appelé à disparaître à l'horizon de 2015.
La Commission européenne justifie cette mesure par la volonté de donner le droit à chaque agriculteur de planter ce qu'il veut sur ses parcelles.
Mais cette suppression se traduirait par un doublement de la production dans une appellation comme les côtes-du-rhône en France ou la multiplication par cinq des superficies plantées dans le vignoble de Porto au Portugal, ce qui présente des risques de surproduction, de chute des prix, et de pertes d'emplois « qui ne manqueront pas de ruiner des milliers de viticulteurs », a affirmé M. Ricci Curbastro.
« Nous ne demandons pas d'argent, mais des outils qui permettent de gérer le marché », a-t-il souligné.
Les producteurs européens entendent aussi lutter contre les contrefaçons de certaines dénominations européennes en provenance de pays tiers, comme des champagnes, des chiantis ou des portos fabriqués en Californie ou un brunello di Montalcino produit en Argentine, a précisé M. Ricci Curbastro.