L’enquête antidumping sur les vins européens menée par la Chine « est en cours », a annoncé l’interprofession des vins de Bordeaux (CIVB) le 26 septembre. Le CIVB craint qu’elle puisse avoir « un impact » sur les exportations, même si celui-ci n’est pas avéré à ce jour.
« 60 % des vins européens exportés en Chine sont français et 60 % de ces vins français sont des vins de Bordeaux. Il y a urgence à régler le dossier concernant l’enquête antidumping sur les vins européens menée par la Chine avant que nos concurrents ne s’engouffrent définitivement dans la brèche », a déclaré Bernard Farges, le président du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), le 26 septembre.
Pour lui, « les volumes que nous ne commercialiserions plus en Chine viendraient alourdir nos marchés traditionnels et c’est toute la viticulture française qui en pâtirait ».
Selon le CIVB, six entreprises européennes sont visées par l’enquête, quatre sont Françaises, dont trois Bordelaises. Le journal économique « Les Échos » du 26 septembre affirme que Castel et le groupe Grand chais de France en font partie.
Pour elles, « c’est extrêmement contraignant : elles ont énormément de documents à soumettre aux autorités chinoises. L’enquête est prévue pour durer douze mois, date limite pour que la Chine conclue », a expliqué le vice-président du CIVB, Allan Sichel.
Selon ce dernier, « les autorités chinoises ont le droit d’imposer des droits temporairement, mais elles ne le font pas », de sorte que « toutes les sociétés peuvent aujourd’hui continuer à exporter vers la Chine ».
Pour l’heure, aucun chiffre ne peut confirmer que l’ouverture de cette enquête débutée juillet ait pu avoir un impact sur la commercialisation des vins de Bordeaux en Chine.
« Des opérateurs nous ont dit qu’il y a déjà un impact, d’autres non. Nous le craignons. Nous n’imaginons pas qu’il ne puisse pas y avoir d’impact, a indiqué Bernard Farges. Nos concurrents ne se privent pas pour aller voir nos clients et leur dire qu’avec eux, il n’y a pas de risque d’augmentation des taxes. Nous savons qu’ils le font. Il y a une incertitude concernant l’augmentation des taxes et toute incertitude est mauvaise pour le commerce. »
L’enquête antidumping avait été décidée par la Chine en réponse à la décision de l’Union européenne d’instaurer des taxes provisoires sur les panneaux photovoltaïques chinois. Début août, la Commission européenne a donné son aval à un accord à l’amiable trouvé avec Pékin sur les importations de panneaux solaires chinois.
« La filière vin, deuxième exportateur français, a été négligée et prise en otage. Nous souhaitons ardemment que ce sujet soit traité très vite au plus haut niveau », a affirmé Bernard Farges.