La FNSEA a dénoncé vendredi l'absence de mention VPF (viande de porc française) dans les rayons des supermarchés. Elle a aussi réitéré sa demande d'indexation des cours des matières premières sur les produits finis. Objectif : faire face à la crise qui secoue la filière porcine.
Il faut « mettre sur pied de manière quasi universelle en France l'étiquetage d'origine et VPF, qui signifie qu'on trouve en rayon des viandes et des produits transformés à partir du porc dont l'origine de production est bien made in France », a déclaré Xavier Beulin, le président de la Fnsea.
Pour le Sniv-SNCP (industriels de la viande), qui réagissait jeudi aux « actions chocs » des éleveurs de porcs dans les Pays de la Loire par la voix de son président, Jean-Paul Bigard, « il est urgent qu'Inaporc (l'interprofession porcine, NDLR) mette enfin en place comme prévu le contrôle de l'application de l'accord sur l'étiquetage. Il est par ailleurs de toute première urgence que des mesures soient prises par les pouvoirs publics pour venir au secours des producteurs », affirme le président du Sniv-SNCP.
« Quand les éleveurs de porcs stoppent les camions et détruisent la viande sous prétexte qu'elle ne porte pas l'autocollant VPF, alors qu'il s'agit pourtant de viande de porc d'origine française, on marche sur la tête ! », s'exclame l'organisation. « Autant dire que les éleveurs se tirent une balle dans le pied en détruisant leur propre production », poursuit-elle.
Les industriels ont « appelé l'interprofession à un alignement du cahier des charges VPF (sur celui de l'étiquetage d'origine des viandes porcines, NDLR), afin que [VPF] puisse être utilisé comme marqueur de l'origine France... exactement ce qui est pratiqué pour VBF (viande bovine française) », précisent-ils.
De son côté, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) assure, dans un communiqué, que « 98 % de la viande fraîche de porc vendue dans les magasins est étiquetée Origine France ou VPF » et que « 80 % des jambons blancs des marques de distributeurs portent le logo VPF ».
Répondre à la crise porcine par l'indexation des prix sur des matières premières
Xavier Beulin a également réitéré sa demande « d'indexation des cours des matières premières sur les produits finis » afin de répondre à la crise qui étrangle les producteurs de porc.
La filière porcine française est confrontée depuis de nombreux mois à des prix bas et à une hausse du prix des aliments pour animaux, qui ont augmenté de 50 à 60 % au cours des derniers mois, selon le président de la Fnsea.
« On ne peut plus tenir désormais avec de telles volatilités des cours sans avoir une traduction sur le produit fini », a-t-il affirmé en regrettant que « trop souvent, le maillon le plus pénalisé, c'est le producteur ».
Selon lui, les manifestations d'éleveurs dans le Grand Ouest au cours des derniers jours « traduisent un très, très grand désarroi des producteurs de porcs qui subissent une crise profonde depuis plus de trois ans (...), avec des situations de faillite virtuelle dans pas mal d'exploitations ».
La FCD qualifie ces manifestations de « prise en otages de ses magasins, ses salariés et ses consommateurs », et « en appelle aux pouvoirs publics pour faire respecter le droit ».
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