Le Collectif contre le dumping social en Europe estime, dans un communiqué de presse diffusé le 16 janvier 2014, que la décision annoncée par les industriels allemands de la viande d'instaurer un salaire minimum ne gommera pas toutes les distorsions de concurrence avec la France.
« Le mal est fait, constate Pierre Halliez, le président du Collectif. Les pouvoirs publics n'ont d'autre alternative aujourd'hui que de se pencher au chevet de nos entreprises pour restaurer leur compétitivité afin de sauver les activités et les emplois qui pourront l'être. »
Le Collectif explique qu'en concluant cet accord de branche avant que le gouvernement légifère, les Allemands s'accordent un délai de deux ans pour la mettre en place ce salaire minimum. Ce dernier de n'appliquerait « pleinement » qu'en janvier 2017 au lieu de janvier 2015.
« Alors que le taux horaire en France est de 9,53 € en France, il ne serait dans l'industrie allemande de la viande que de 7,75 € au 1er juillet 2014, 8,00 € au 1er décembre 2014, 8,60 € au 1er octobre 2015 et 8,75 € au 1er décembre 2016 », détaille l'organisation française.
Le Collectif pointe aussi du doigt la nécessité de « définir ce que l'on entend par "salariés allemands" et "travailleurs détachés" qui devraient bénéficier de ce salaire minimum. Car les montages, sous couvert de prestation de services via des sociétés boîtes aux lettres, permettent de contourner toute la réglementation. »
Et pour conclure, l'organisation enfonce le clou en rappelant que les distorsions de concurrence sont aussi liées aux charges sociales sur les salaires. « Alors qu'elles atteignent 50 % du salaire en France, elles peuvent être moitié moindres pour les salariés détachés quand elles sont versées dans le pays d'origine. »