La découverte de viande de cheval dans des raviolis au bœuf Panzani a confirmé, mardi, l'existence en France de plusieurs filières d'introduction frauduleuse de cheval dans les produits préparés, comme le laissait entendre le gouvernement depuis plusieurs jours.
La société Panzani (groupe espagnol Ebro) a annoncé mardi avoir détecté la présence de viande de cheval dans plusieurs boîtes de raviolis commercialisées dans l'Hexagone et fabriquées pour sa marque par William Saurin. Les produits ont immédiatement été retirés de la vente. Panzani est le dernier industriel en date à révéler la présence de cheval dans ses produits, après Findus, Picard, Nestlé ou encore Ikea.
Si d'autres sont apparues en Europe, jusqu'ici la seule filière d'approvisionnement de cette viande frauduleuse identifiée en France était la société Spanghero, contrainte d'abandonner le négoce de viande depuis la suspension de son agrément sanitaire pour cette activité.
Selon Panzani, William Saurin, qui assure depuis treize ans la fabrication de ses raviolis, a bien « été victime d'une tromperie de la part d'un de ses fournisseurs », mais celui-ci n'est pas Spanghero. « Il ne s'agit pas de Spanghero ; celui-ci ne fait pas partie des fournisseurs de William Saurin », a indiqué un responsable de Panzani, sans pour autant donner le nom des sociétés qui fournissent William Saurin.
Cette information accrédite le scénario d'une « fraude généralisée » sur les filières d'approvisionnement de viande, évoquée par plusieurs membres du gouvernement français depuis la semaine dernière.
Le ministre français de la Consommation, Benoît Hamon, avait notamment laissé entendre, le 21 février 2013, qu'« il pourrait apparaître qu'il n'y ait pas qu'une seule filière concernée par cette substitution de viande de cheval en lieu et place de viande de bœuf ».
Mardi, Benoît Hamon a indiqué que 40 prélèvements étaient en cours d'analyse par les agents de la Répression des fraudes, « sur des échantillons de produits hors filière Spanghero [...] afin de mesurer s'il y a plus de plats et d'entreprises incriminées que ce qui a été révélé jusqu'à présent ».
« Ces analyses permettront de révéler l'étendue de la fraude », a ajouté le ministre, sans donner les noms des sociétés dans lesquelles ces analyses étaient effectuées, ni dire quand les résultats seront rendus publics.
« Il apparaît aujourd'hui qu'il existe un marché de la viande dans lequel se sont développées un certain nombre de pratiques spéculatives et où apparaissent différents agents » répartis dans toute l'Europe « exerçant parfois sans aucun agrément », a déclaré M. Hamon.
Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait déjà annoncé que des enquêtes étaient menées sur ces filières à l'échelon européen et qu'Europol avait été saisi.
« On s'intéresse particulièrement aux intermédiaires néerlandais », notamment le trader Jan Fasen, par lequel est passé Spanghero pour son approvisionnement en viande, a déclaré Benoît Hamon. « Il s'agit d'établir quels sont les niveaux de complicité entre les uns et les autres », a-t-il expliqué, rappelant que M. Fasen a déjà été impliqué dans plusieurs scandales alimentaires, notamment un concernant de la viande de cheval argentin vendu en France sous l'étiquette « bœuf halal ».
« Il incombe aux professionnels de vérifier par eux-mêmes ce qui entre chez eux », a souligné le ministre, annonçant qu'un renforcement des sanctions en cas de fraude sera introduit dans le futur projet de loi sur la consommation. Les amendes, actuellement de 37.500 euros pour une personne physique et de 187.000 euros pour une personne morale, pourraient ainsi être portées à respectivement 300.000 et 1,5 million d'euros, assorties d'un prélèvement de 10 % sur les chiffres d'affaires des entreprises concernées et d'une interdiction d'exercer.
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jeudi 28 février 2013 - 10h00
Et dans les hamburgers congelés? On savait que les industriels rajoutent des déchets pas cherts(gras), mais peut être qu'il y aussi du cheval?