Le ministre français de la Consommation, Benoît Hamon, a indiqué le jeudi 6 juin 2013 à Londres qu'il allait « durcir le ton » contre la Commission européenne sur la question de l'étiquetage de l'origine des viandes utilisées dans les plats cuisinés, relancée par le récent scandale de la viande de cheval.
« On va durcir le ton [...], je suis très, très fâché », a déclaré à la presse M. Hamon, venu dans la capitale britannique pour un forum sur l'investissement dans l'économie sociale.
« Je ne suis pas satisfait du tout de la réponse de la Commission européenne, nous allons lui écrire avec Stéphane Le Foll », a ajouté le ministre, également en charge de l'Economie sociale et solidaire.
« Il fallait modifier la réglementation sur la traçabilité de la viande comme ingrédient, dans ce domaine-là, la Commission européenne se retranche derrière les positions de certains pays qui sont les positions des lobbies de la viande », a-t-il dénoncé.
« Je trouve qu'elle a perdu une occasion très concrète de montrer en quoi l'Union européenne pouvait protéger les consommateurs. [...] Je trouve ça regrettable, nous le lui dirons, nous le dirons publiquement », a encore dit le ministre.
Sous la pression de plusieurs Etats membres, dont la France, la Commission s'est pour le moment seulement engagée à rendre un rapport sur l'étiquetage pour la fin de l'été ou le début de l'automne.
Bruxelles souhaite durcir les sanctions financières applicables en cas de fraude alimentaire et renforcer les contrôles à mener tout au long de la chaîne. Une proposition en ce sens sera présentée dans les prochains mois.
Le scandale de la viande de cheval s'est propagé en Europe depuis la découverte à la mi-janvier, en Irlande et en Grande-Bretagne, de hamburgers contenant de la viande chevaline. Il a provoqué le retrait de millions de plats préparés des rayons des supermarchés, dont les ventes ont par ailleurs chuté, et ébranlé la confiance des consommateurs.