La Commission européenne a recommandé mercredi d'imposer l'étiquetage de l'origine de la viande chevaline non transformée dans l'UE au vu des inquiétudes suscitées par les fraudes autour de ce produit.
Au nom des surcoûts, et de la complexité des filières agro-alimentaires, l'exécutif européen juge par contre inopportun d'étendre aux produits laitiers, et à une série d'autres denrées de base allant de la farine aux salades, l'obligation de traçabilité actuellement en vigueur pour la viande fraîche bovine, porcine, ovine et les volailles.
La Commission a rendu public, avec des mois de retard, trois études d'impact à ce sujet alors que les consommateurs européens sont de plus en plus en demande de transparence et traçabilité. Près de la moitié d'entre eux entendent ainsi pouvoir exercer une préférence nationale ou locale, selon les études réalisées.
Surcoûts négligeables
En matière de « viandes mineures » (cheval, lapin et gibier), la Commission recommande d'introduire « l'étiquetage obligatoire du pays d'origine pour les viandes mineures non transformées et pré-emballées », jugeant les surcoûts négligeables.
Le rapport relève un « intérêt accru et généralisé pour l'origine de la viande de cheval », après le scandale des lasagnes au cheval, suivi de plusieurs affaires de fraudes dans les abattoirs équins.
Pour le lait et les produits laitiers, les denrées alimentaires non transformées, les produits comprenant un seul ingrédient et les ingrédients constituant plus de 50 % d'une denrée alimentaire, la Commission prône par contre d'en rester à l'étiquetage volontaire, écartant tout schéma obligatoire ou une harmonisation européenne.
Elle défend cette option, qui est également celle de l'industrie, en invoquant la complexité des filières alimentaires, la multiplicité des sources d'approvisionnement et les surcoûts à prévoir. Or à l'échelle européenne, les consommateurs ne sont pas prêts à payer davantage, estime-t-elle, tout en relevant de grandes disparités entre pays.