La publication, lundi par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), d'une étude internationale diabolisant la consommation de viande, jugée cancérogène, soulève les professionnels de la viande de part et d'autre du Globe. Pour cause, elle a classé le 26 octobre 2015 la viande transformée, essentiellement la charcuterie, dans la catégorie des agents « cancérogènes pour l'homme ». Les viandes rouges, le porc et le veau ne sont pas épargnés, et sont considérés plus modérément comme « probablement cancérogènes ».
En France, Interbev a réagi dans la foulée, soulignant que le niveau de risque réel n'est pas quantifié, suivant les quantités consommées, la régularité, le mode de vie... « Les conclusions de la monographie sont donc impérativement à remettre en perspective par rapport aux niveaux réels de consommation de viande rouge en France et à l'équilibre global de l'alimentation », prévient l'interprofession, avant de rappeler qu'en France, la consommation de bœuf, veau, agneau, cheval, et porc hors charcuterie est de 52,5 g par jour et par personne, soit l'équivalent de 3 fois par semaine. Des chiffres inférieurs à la limite recommandée par les recherches sur le cancer.
L'Organisation nationale des éleveurs de porcs (Onep) de la Coordination rurale (CR) s'insurge également, inquiète des mauvaises interprétations suscitées par la polémique. « Alerter sur les méfaits d'une surconsommation est une chose, semer la confusion, diaboliser cet aliment et pointer du doigt le travail quotidien des éleveurs en est une autre ! », regrette Catherine Laillé, la présidente.
Incriminer l'excès avant le produit
« Il n'y a rien de nouveau », tranche de son côté la Fédération française des industriels charcutiers-traiteurs (Fict), martelant aussi que la publication compile plusieurs études, sans s'inquiéter des quantités consommées. D'ailleurs, Tim Key, épidémiologiste au centre britannique de recherche sur le cancer, nuance l'avis du CIRC : « Cela ne signifie pas que vous devez arrêter de manger de la viande rouge ou transformée. Mais si vous en mangez beaucoup, vous devriez peut-être penser à réduire. » Un avis que partage la FNSEA, convaincue que « la consommation excessive de viande n'est certainement pas à promouvoir » mais qu'il est possible de « se faire plaisir et avoir un équilibre nutritionnel. »
Pour le Centre de liaison des industries transformatrices de viande de l'Union européenne, « il est inapproprié d'attribuer n'importe quel facteur unique à un risque accru de cancer. C'est un sujet très complexe qui peut dépendre d'une combinaison de bien d'autres facteurs comme l'âge, la génétique, le régime alimentaire, l'environnement et le style de vie. »
L'Institut nord-américain de la viande assure que les données auraient été « triturées » afin d'obtenir un résultat bien précis, et saisir un nouveau levier pour mettre à mal les filières des viandes. L'Australie aussi balaye l'étude, et le ministre de l'Agriculture, Barnaby Joyce, y va d'un commentaire on ne peut plus clair : « Cesser de consommer tout ce qui est décrit comme cancérogène par l'OMS reviendrait à retourner dans sa grotte. »
@nicolas
mercredi 28 octobre 2015 - 10h08
Vous sous entendez que les OGM sont toxiques. C'est un mensonge. Tiens, en Espagne, les utilisateurs de maïs analysent les différentes origines en mycotoxines: parmi les 3 origines, Espagne Argentine et France, l'origine France est plus chargée en mycotoxines. La cause? non utilisation de variétés OGM en autres...Les mycotoxines sont naturelles, mais cancérigènes certains. Quant à votre oui dire, quelles sont vos sources?