Les producteurs brésiliens de viande bovine estiment que l'Union européenne maintient son embargo sur la viande, même après le feu vert donné à 106 exploitations agricoles brésiliennes d'exporter. «Le marché de l'UE, dans la pratique, reste fermé à la viande brésilienne», a affirmé lundi le porte-parole de Confédération nationale de l'agriculture (CNA) Antenor Nogueira lors d'une conférence de presse.
«Avec ces 106 propriétés, il est impossible de retrouver le niveau des volumes que le Brésil exportait vers l'Europe. Ils disent que ce n'est pas un embargo mais, en réalité, c'est un ''embargo blanc''», a dit le réprésentant des producteurs brésiliens.
L'UE avait suspendu le 31 janvier 2008 les importations brésiliennes de viande bovine faute d'avoir obtenu des garanties sanitaires suffisantes et avait levé l'embargo le 27 février dans 106 exploitations alors que le Brésil avait présenté une liste de plus de 600. D'après les producteurs, ces 106 fermes sont éparpillées dans tout le pays et ne représentent pas des exportations significatives.
Le porte-parole de la CNA a estimé que les restrictions européennes ne répondaient pas à des critères sanitaires mais «à l'intérêt des producteurs de viande européens» qui ne veulent pas de la concurrence brésilienne.
L'UE est la destination de 16% des exportations brésiliennes de viande en volume (30% en montant). Quant à la viande brésilienne, elle représente la moitié de la viande importée par l'UE. En 2007, les exportations brésiliennes de viande ont totalisé 4,4 milliards de dollars dont 1,08 millliard de l'UE.
En dépit des restrictions européennes, la CNA estime que le Brésil réussira à maintenir les volumes de viande exportés l'an dernier en ouvrant d'autres marchés. «Aujourd'hui, il n'y a pas d'excédent de viande sur le marché international», a souligné Nogueira. Il a prévu une hausse des prix internationaux car l'UE devra s'approvisionner sur d'autres marchés plus chers.