Les abattoirs brésiliens ont obtenu leur sésame pour le marché chinois lors d'une rencontre, le 19 mai, entre les ministres de l'Agriculture des deux pays qui envisagent également une coopération scientifique dans le domaine des OGM.
« Les deux pays ont signé un protocole sanitaire pour l'exportation de viande bovine brésilienne vers la Chine, autorisant huit établissements brésiliens à commercer avec le marché chinois. Une usine brésilienne a également été autorisée à exporter de la volaille », précise un communiqué officiel. Dix-sept autres abattoirs devraient être autorisés à exporter vers la Chine d'ici le mois de juin, « ce qui peut représenter des ventes potentielles de 520 millions de réais » (154 millions d'euros), ajoute-t-il.
Le Brésil, devenue une puissance agricole à la fin du 20e siècle, abrite sur son sol le principal exportateur mondial de viande bovine et le premier exportateur mondial de poulets. Mais la Chine, dont les protocoles pour l'importation de viandes sont très rigoureux, avait décrété un embargo sur les viandes brésiliennes en décembre 2012, suite à la détection d'un cas isolé d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, ou maladie de la « vache folle »).
L'accord est intervenu en marge d'une visite du Premier ministre chinois Li Keqiang au Brésil, accompagné de membres de son gouvernement.
Partenariat dans les OGM
Lors d'un entretien avec son homologue Han Chang, la ministre brésilienne de l'Agriculture, Katia Abreu, a proposé « un partenariat stratégique dans le domaine de la science et de la technologie afin d'approfondir la coopération sur les organismes génétiquement modifiés » (OGM) dont le Brésil est un champion, notamment pour le soja, poursuit le document.
« La seule façon de dissiper les peurs autour des OGM est de faire de la recherche ensemble. Nous, qui avons la responsabilité de nourrir notre pays et le reste du monde, nous préciserons (les avantages) de qualité et de coûts modérés », a indiqué la ministre brésilienne, citée dans le communiqué.
Tarifs spéciaux sur les produits laitiers
Les deux ministres ont également entamé des discussions pour adopter des tarifs spéciaux sur « certains produits » - dont les produits laitiers - à la demande du Brésil, selon le texte. Cette pratique a l'aval de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour les échanges sud-sud, entre pays en développement ou émergents.
Les échanges commerciaux entre la Chine et le Brésil ont été multipliés par 25 en un peu plus de dix ans, passant de 3,2 milliards de dollars en 2001 à 83 milliards de dollars en 2013. En 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Brésil, devant les États-unis.