A compter du 31 janvier 2008, les importations ne seront autorisées que si la viande bovine provient d'une liste d'élevages sélectionnés au Brésil «qui respectent pleinement les obligations de l'UE en matière d'importation», selon un communiqué de la Commission européenne.
Les experts vétérinaires de l'UE ont approuvé une proposition en ce sens de la Commission.
Les bêtes devront notamment avoir été gardées sur les sites choisis pendant une période d'au moins 40 jours avant l'abattage pour que l'importation dans l'UE soit permise.
Cette décision fait suite à une visite d'experts vétérinaires européens au Brésil en novembre qui ont «identifié plusieurs déficiences graves et répétées dans les systèmes brésiliens de traçabilité et sanitaire», souligne la Commission.
«En dépit de plusieurs mises en garde de la Commission, les autorités brésiliennes n'ont pas pris les mesures appropriées pour résoudre ces problèmes», a-t-elle ajouté.
Trois régions de ce pays, touchées par la fièvre aphteuse, font déjà l'objet d'un embargo de l'UE sur les importations de viande bovine.
Les organisations agricoles européennes (Copa-Cogeca) soutiennent la décision de Bruxelles. «Les restrictions qui ont été mises en place doivent être maintenues jusqu’à ce que le Brésil ait réussi à améliorer sensiblement ses normes. Si aucune amélioration n’est constatée dans un avenir proche ou en cas de problèmes avec de la viande provenant d’entreprises autorisées à exporter vers l’UE, la Commission européenne ne doit pas hésiter à prendre de nouvelles mesures», affirment-elles.
Le Brésil a considéré comme étant «inutile, disproportionnée et injustifiée» la décision européenne.
Le Brésil «examine les implications juridiques et économiques de la mesure et étudiera la meilleure manière de traiter la question auprès de l'OMC», a déclaré le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.
Toute la viande exportée vers l'UE est du «bétail provenant des zones indemnes de fièvre aphteuse et habilitées sanitairement par l'UE elle même», a-t-il ajouté.
De plus, selon le ministère, toutes les exportations du Brésil vers l'UE sont constituées de viande désossée et transformée, ce qui «empêche la transmission de la fièvre aphteuse».
L'année dernière, le Brésil a exporté de la viande de boeuf vers 150 pays pour un montant de 3,8 milliards de dollars et de ce total l'UE a importé pour un milliard de dollars, selon le ministère.
Le Brésil est le premier exportateur de viande bovine avec près de 2,3 millions de tonnes, soit le tiers du commerce mondial.