L’Eure-et-Loir avance vite en matière de développement des usages industriels des productions agricoles. Dix-huit mois après le recrutement d’un chargé de mission commun entre les chambres d’agriculture et de commerce et d’industrie, les résultats concrets sont là.
Quinze études industrielles ont été initiées dans des domaines aussi variés que l’énergie, la pharmacie, le BTP ou la plasturgie. Quinze projets qui représentent une enveloppe d’aide aux entreprises de plus de 250.000 euros. «L’Eure-et-Loir ne doit pas rater le train de la bio-industrie. Son devenir économique, agricole et industriel est lié au développement de ces filières», estime Thierry Payot, le chargé de mission.
Parmi ces projets, celui de Grepa SA, entreprise plasturgique de Broue qui fabrique 3.000 t/an de films en PVC, pourrait permettre de valoriser la paille de lin d’une soixantaine de producteurs locaux. En effet, l’industriel développe des films incluant des particules de biomasse (lin, chanvre, bois), qui intéressent les multinationales du secteur de la décoration. «Il faut vérifier que ces produits résistent aux opérations de découpe ou de soudure», précise Daniel Chazelas, responsable de l’entreprise.
S’il aboutissait, ce projet soutenu par la Région, permettrait de pérenniser les 800 ha de lin du département. «Les contrats de graines de lin passés avec Valorex ne sont plus rentables, nous devons trouver une solution pour valoriser la paille», indique Vincent Carré, président de l’association Graine de Lin 28.
Parmi les autres projets, celui de Promil Stolz à Serville, fabricant de presses à granulés et de broyeurs, vise à remplacer les huiles minérales par des lubrifiants à base de colza érucique fournis par des coopératives locales. Enfin, plusieurs industriels d’Epernon associés à Véolia devraient investir dans une chaudière commune utilisant 30.000 t de paille, à la place du gaz.
Un plastique issu du blé Les chambres d’agriculture de l’Eure et de l’Eure-et-Loir cofinancent une thèse portée par l’association de producteurs Graine de lin 28, afin de développer un plastique à biodégradabilité totale et contrôlée à partir de farine de blé. Ce travail de trois ans se déroule dans les laboratoires spécialisés dans les matériaux de l’ESITPA de Val-de-Reuil (76) et de l’université de Rouen. |