Le Parlement européen a adopté, le 3 avril 2014, une proposition de la Commission visant à supprimer les droits de douane sur les importations ukrainiennes. Les députés ont soutenu cette proposition par 531 voix pour, 88 contre et 20 abstentions. Cette mesure va permettre aux fabricants et exportateurs ukrainiens d'économiser 487 millions d'euros par an. « Comme Poutine ferme le marché russe aux exportations ukrainiennes, nous ouvrons le nôtre », a déclaré le rapporteur de la Commission devant le Parlement.
Prévue pour s'appliquer dès le mois de mai 2014, cette mesure commerciale unilatérale supprimera les droits de douane européens sur plus de 80 % des produits agricoles en provenance du pays en difficulté. L'UE prévoit toutefois de réduire les quotas d'importation sur certains produits « sensibles » comme les céréales, le porc, le bœuf ou encore la volaille afin de ne pas nuire aux intérêts des producteurs européens. Sur les biens industriels, les droits de douane sont supprimés à hauteur de 94,7 % des importations et réduits sur le pourcentage restant.
Cette mesure n'oblige pas l'Ukraine à rendre la pareille en supprimant ses droits de douane sur les produits originaires d'UE mais la contraint à ne pas les augmenter. Elle s'appliquerait jusqu'au 1er novembre 2014 ou jusqu'à ce que l'accord UE-Ukraine entre en vigueur. Pour s'appliquer définitivement, le Conseil des ministres de l'UE doit encore ratifier la proposition.
« Les importations ukrainiennes se feront au détriment des prix européens », réagit la Coordination rurale dans un communiqué du 4 avril. « Plutôt qu'un service rendu à l'Ukraine, cette décision se rapporte beaucoup plus à la volonté constante de l'UE de faire baisser les prix des produits agricoles avec l'illusion de faire ainsi baisser le coût de l'alimentation des consommateurs européens et donc d'améliorer leur pouvoir d'achat. Dans les faits, les consommateurs n'en voient pas la trace (en France, sur 100 € d'alimentation achetée, il ne revient que 8 € à l'agriculteur).
La Coordination rurale souligne par ailleurs que, « dans un contexte de baisse vertigineuse des aides de la Pac, chaque baisse des prix agricoles fait disparaître un nombre supplémentaire d'agriculteurs qui viennent grossir les rangs des chômeurs ! À la veille des élections européennes, la Coordination rurale ne peut que prendre acte de ce nouveau signe de mépris des institutions européennes en direction de leurs agriculteurs européens », conclut le communiqué.
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vendredi 04 avril 2014 - 11h23
Bravo!! comme si on n'avait pas assez de concurrents! ces gens là n'ont pas les mêmes charges sociales, ni les mêmes impôts que nous et vont nous faire une concurrence déloyale.