Reçus par le Premier ministre le 3 novembre, les maires ruraux de France ont redit leurs craintes de voir disparaitre les communes rurales entre faible dotation et pouvoir accru des communautés de communes.
Pour l'association des maires ruraux (AMRF), la baisse des dotations des communes est déjà un mauvais signe. S'y ajoute l'accroissement des pouvoirs des intercommunalités. L'association aimerait que les EPCI soient des coopératives de communes et non une supra-communalité. Mais le Premier ministre voudrait à l'inverse leur donner le statut de collectivité.
La ruralité regagne en estime et en « déclaration d'amour » venus de tous horizons, mais la traduction concrète tarde à venir selon le président des maires ruraux. Il dénonce les jeux de dupe entre le Plan ruralités, plein de bonnes intentions, et la poursuite du processus d‘éloignement des services (écoles, DDT, CCI, ...). Les maires ruraux ont proposé au Premier ministre d'accélérer le déploiement du plan très haut débit - premier facteur d'inégalité entre les territoires - et l'augmentation de l'enveloppe dédiée aux mesures pour la ruralité comme cela vient d'être fait pour la politique de la ville.
Nécessité de considérer à parité, urbains et ruraux
L'AMRF se félicite de la prise de conscience, pour l'instant symbolique, de la nécessité de considérer à parité, urbains et ruraux et de l'apparition légitime d'une dotation de ruralité. Mais ils réclament la réduction des écarts injustifiée entre le montant des dotations de ruralité et de centralité (respectivement 272 M€ contre 2,3 Md€) dans le projet de budget. C'est selon eux la « preuve de la persistance d'une volonté de hiérarchiser le pays au détriment des campagnes et de ses habitants ». De même que rien ne justifie pour eux les écarts dans les dotations de solidarité rurales et urbaines (800 M€ de plus pour la seconde).
Quinze jours avant le congrès des Maires de France (du 18 au 21 novembre), les maires ruraux sont repartis avec davantage de bonnes paroles que de bonnes dotations.