Le tribunal correctionnel d'Agen a condamné mercredi Serge Bousquet-Cassagne, membre de la Coordination rurale, à six mois de prison ferme, à la suite du blocage d'un supermarché en avril à Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
Il a été condamné pour «complicité de tentative d'extorsion par violence d'une renonciation au paiement de dommages et intérêts».
Le syndicaliste agricole et vice-président de la chambre d'agriculture avait été condamné une première fois à verser des dommages et intérêts après le saccage d'une centrale d'achat à Lectoure en août 2004.
A la suite de cette condamnation, il avait organisé une opération coup de poing pour protester contre le blocage de ses comptes bancaires.
L'avocat du prévenu, Me Louis Vivier, a estimé qu'il s'agissait d'«une peine extrêmement lourde» et annoncé l'intention de son client de faire appel.
La Coordination rurale nationale a jugé cette sentence d’une «extrême lourdeur», alors que Serge Bousquet-Cassagne était absent lors du blocage de la centrale d’achat pour lequel il est jugé. Cela tient «de l’acharnement et de la répression syndicale», indique un communiqué de la CR.
Le syndicat espère que la condamnation sera révisée favorablement en appel. La CR demande aux juges «de faire preuve de modération et de ne pas oublier que la violence économique, trop souvent subie dans le silence par les agriculteurs, permet de comprendre les actions syndicales qui sont menées afin de sauver de la ruine des paysans désespérés».