Depuis la fin de mai, les cours mondiaux du sucre sont en baisse, du fait d'une production mondiale qui atteindrait un nouveau record en 2014-15 : 174 Mt selon l'International Sugar Organization (ISO).
Après un épisode de hausse en mars-avril, portant le sucre brut à 300 $/t et le sucre blanc à 383 $/t le 12 mai dernier, les cours ont chuté sous les 250 $/t pour le brut et les 345 $/t pour le blanc. « Cette hausse est sans doute imputable à la révision à la hausse des estimations de production mondiale », précise FranceAgriMer dans un communiqué du 26 juin 2015. Il faut remonter plus de six ans en arrière, soit à la fin de 2008, pour retrouver des niveaux de prix aussi faibles.
Pour les deux prochaines campagnes 2015-16 et 2016-17, l'ISO ne prévoit pas de redressement significatif des prix, face à l'ampleur des stocks mondiaux (82 Mt, soit 48 % de la consommation mondiale). Pour l'heure, l'organisation table sur une production quasi-stable en 2015-16, dans un contexte de hausse de la consommation à 175 Mt.
Importations limitées en Union européenne
« Sur les sept premiers mois de la campagne de 2014-15, les importations européennes de sucre ont nettement reculé sous l'effet de la baisse des prix communautaires, conduisant à un déstockage plus rapide que d'habitude du sucre alimentaire sous quota », précise le communiqué.
À l'inverse, le sucre hors quota reste largement excédentaire, augurant d'un report encore important à la fin de la campagne de 2015-16.
Pour la campagne de 2015-16, les surfaces communautaires de betteraves sont, à ce stade, estimées en recul de 14 % à moins de 1,4 million d'hectares, niveau le plus faible depuis 2006.
Sauf rendement exceptionnel, la production européenne de sucre devrait donc sensiblement baisser par rapport à l'an dernier.
France : recul des surfaces pour la récolte de 2015
La campagne devrait s'achever sur un stock limité en sucre alimentaire, de l'ordre de 170.000 tonnes. Pour le sucre hors quota, le débouché qu'est le bioéthanol devrait contribuer à limiter le report à moins de 140.000 tonnes.
Pour la récolte de 2015, le printemps plutôt chaud et sec augure d'un potentiel de rendement élevé qui pourrait en partie compenser le recul des surfaces en betteraves sucrières, estimées à moins de 383.000 ha contre près de 405.000 ha l'an passé.