Seuls 80 des 240 salariés de Spanghero ont actuellement du travail, a indiqué ce mercredi 24 avril 2013 Barthélémy Aguerre, le PDG de la société de Castelnaudary (Aude) au cœur du scandale de la viande de cheval, laissant augurer la mise en place éventuelle d'un plan social.
« Sur 240 personnes, il y en a 80 qui travaillent seulement », a déclaré M. Aguerre à l'AFP.
Interrogé sur la mise en place prochaine d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), M. Aguerre a répondu : « Probablement, mais dans tous les cas, c'est l'administrateur judiciaire qui monte l'opération, ce n'est pas moi. »
De source proche du dossier, on précise qu'« aucune mesure spécifique à la mise en place d'un plan social » n'a été enclenchée, tout en confirmant que « la société réfléchit à la mise en place » d'un tel plan.
Lundi, trois jours après l'annonce de la liquidation judiciaire et de la mise en vente de l'entreprise, le gouvernement s'était engagé à se battre aux côtés de ses 240 salariés.
Mais la société Spanghero est aux abois depuis qu'elle a été désignée, à la mi-février 2013, comme un acteur primordial du scandale européen de la viande de cheval. Spanghero est surtout spécialisée dans la transformation de viande et la fabrication de plats préparés. C'est dans le cadre de son activité mineure de négoce de viande qu'elle est accusée d'avoir sciemment revendu du cheval à la place de bœuf à des entreprises produisant elles-mêmes des plats cuisinés pour de grandes marques ou de grands distributeurs.
L'entreprise a toujours protesté de sa bonne foi et dit avoir été victime des intermédiaires de la filière.
Déchue de ses agréments pendant quatre jours en février, elle espérait remonter la pente après en avoir récupéré la plupart. Mais les efforts pour faire revenir ses clients ont été torpillés le 19 mars par une nouvelle révélation : au cours des inspections menées en février, on avait aussi découvert chez Spanghero 57 tonnes de viande de mouton britannique prohibée.
Les clients de Spanghero se sont détournés de ce fournisseur. L'usine tourne au ralenti et perdrait 200.000 euros par semaine.
Les difficultés de trésorerie de la société devraient, selon une source proche du dossier, précipiter la mise en oeuvre d'un plan social : « Si on n'est pas en mesure d'assumer le paiement des salaires, il faut qu'on prenne des mesures pour diminuer la masse salariale. »