Le Mouvement pour une organisation mondiale de l'agriculture (Momagri) a publié, mardi, un nouvel indicateur, le SGPA (soutiens globaux à la production agricole), qui permet de comparer le coût des politiques agricoles menées dans différentes régions du monde.
Celui-ci vise à favoriser la transparence de toutes les formes de soutiens directs et indirects alloués à l'agriculture et à l'alimentation, « dans la perspective du renforcement de la coopération internationale que la France appelle de ses vœux », notamment dans le cadre du G20.
« Appliqué aux Etats-Unis et à l'Union européenne, sur la période 2006-2009, les résultats sont sans appel : les Européens ont dépensé en moyenne sur les cinq dernières années, deux fois moins pour leur agriculture que les Etats-Unis, si l'on intègre également toutes les formes de soutiens indirects, tels que l'impact des taux de change, l'aide alimentaire interne ou les mesures fiscales », affirme Momagri.
Par habitant, les soutiens se sont élevés à 190 euros dans l'UE et à 455 dollars aux Etats-Unis, en parité de pouvoir d'achat et par an, selon ses calculs.
Un des principaux enseignements de la comparaison des indicateurs SGPA Etats-Unis/Union européenne est que « la politique américaine est beaucoup plus réactive aux variations des prix agricoles internationaux que la politique européenne, ce qui permet de soutenir plus efficacement le revenu des agriculteurs », commente l'organisation.
« Les avantages et inconvénients des systèmes de soutien américain et européen apparaissent clairement, ce qui remet fondamentalement en cause le cadre de négociation de l'OMC où l'Union européenne figure, à tort, au banc des accusés », affirme Pierre Pagesse, fondateur et président de Momagri.
« L'indicateur SGPA est une grille d'analyse unique qui s'appuie sur une nomenclature internationale permettant de comparer les montants et la finalité des soutiens publics, budgétaires, extrabudgétaires et financiers, destinés à l'agriculture », met en avant l'organisation.
Momagri prévoit d'étendre son travail aux politiques agricoles menées au Brésil, en Chine, en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux principaux pays producteurs.