Spécialisé dans l'étude des sols, l'Inra de Laon (Aisne) s'intéresse au piégeage des gaz à effet de serre dans les sols et, en particulier, à l'incidence des techniques culturales sur la capacité des sols à retenir le carbone et l'azote.
Les chercheurs ont profité de l'inauguration de leurs nouveaux locaux à Laon-Chambry pour présenter les premiers résultats de leurs travaux. « Si beaucoup de monde se penche sur le stockage du carbone par les sols pour limiter les rejets de gaz carbonique, nous sommes peu nombreux à étudier les rejets d'oxyde d'azote, explique Hubert Boizard, directeur de la station de Laon. Or, 1 kg d'oxyde d'azote rejeté a le même impact en termes de gaz à effet de serre que 100 kg de gaz carbonique. Lorsque les agriculteurs apportent 100 kg d'azote sous forme d'engrais, environ 1 % est rejeté dans l'atmosphère sous forme d'oxyde d'azote. Cela peut paraître marginal, mais ce kilogramme d'oxyde d'azote équivaut à 100 kg de gaz carbonique. »
Grâce à des dispositifs de mesure des flux de gaz déposés à la surface du sol, l'équipe de recherche de l'Inra a déjà mis en évidence que le tassement du sol augmentait les émissions d'oxyde d'azote, en particulier dans les premières phases du cycle des cultures.
« Nous avons aussi constaté que le labour avait un effet très positif pour réduire ces rejets d'oxyde d'azote », ajoute Magali Roussel, qui travaille sur le sujet. Un travail de recherche qui, comme l'a souligné Marion Guillou, présidente de l'Inra, va permettre aux agriculteurs de répondre aux objectifs d'une agriculture à la fois « plus productive et plus respectueuse de l'environnement ».