La grève des camionneurs et transporteurs brésiliens, entamée il y a deux semaines et qui affecte notamment le secteur stratégique de l'agrobusiness, a repris le 2 mars 2015 après avoir été suspendue durant le weekend, a indiqué un porte-parole du mouvement.
La grève entrave en particulier l'acheminement de la récolte de soja, tout juste achevée, vers les ports d'exportation.
« Le mouvement continue de la même façon que la semaine dernière. Nous l'avions suspendu car les chauffeurs étaient fatigués après 11 jours de blocage. Mais nous restons indignés par le gouvernement, qui refuse de nous écouter », a affirmé à l'AFP Ivar Schmidt, porte-parole du « commando national du transport », mouvement né sur les réseaux sociaux et indépendant des syndicats officiels.
Mobilisés depuis le 18 février 2015, les transporteurs routiers dénoncent notamment l'augmentation du prix du carburant et les faibles marges du secteur.
Sur le site internet de la police fédérale des routes, le nombre de points de blocage est remonté à 24 ce lundi matin à 10h00, après être descendu à 12 dimanche en fin de journée. Au début du weekend, 56 routes nationales étaient bloquées partiellement ou totalement.
Inquiétude pour la récolte du soja
« La grève est intervenue en plein milieu de la moisson de soja, il ne pouvait pas y avoir plus mauvais moment. Nous avions des difficultés pour transporter la récolte mais aussi pour couper car nous ne recevions plus de diesel pour les moissonneuses-batteuses », a indiqué lundi matin à l'AFP Ricardo Tomczyk, président de l'Aprosoja MT, Association des producteurs de soja du Mato Grosso.
Dans le Mato Grosso, premier Etat producteur de soja du Brésil, la grève est suspendue depuis samedi, car les cultivateurs de la région ont accepté de payer un supplément aux transporteurs afin qu'ils lèvent le blocus.
« Mais le mouvement peut reprendre à tout moment », s'inquiète M. Tomczyk.
Le Brésil est le deuxième producteur mondial de soja après les Etats-Unis.