Les derniers résultats du baromètre Ifop sur la situation économique de l'agriculture, réalisé à la demande de la FNSEA, viennent de paraître. Il se décline en trois parties : la perception de la situation financière de l'exploitation, le niveau d'optimisme à l'égard de la France et de sa propre activité, et l'emploi dans les exploitations agricoles. 1.502 agriculteurs ont été interrogés, la représentativité a été assurée selon la méthode des quotas après stratification par région.
43 % des agriculteurs sont pessimistes
Si la majorité des exploitants jugent la situation économique actuelle de leur exploitation acceptable, la part d'agriculteurs la considérant mauvaise augmente et totalise 26 %, contre 22 % la jugeant bonne. Le pessimisme revient également et atteint son plus haut niveau depuis octobre 2013 avec 43 % d'exploitants estimant que la situation économique de leur exploitation sera moins favorable dans les années à venir. Pourtant, une large majorité a ressenti une stabilisation de sa situation financière au cours des derniers mois et la voit rester comme telle à court terme.
Prix et coût du travail
Plus d'un tiers des exploitations agricoles se sont trouvées face à des difficultés importantes au cours des trois derniers mois. Une augmentation de 4 points par rapport à mars 2014. Les difficultés évoquées sont principalement les charges d'exploitation, la réglementation, les cours et prix de la production et le climat, qui concernent tous plus de 40 % des agriculteurs. Pour ceux ayant eu des difficultés assez ou très importantes, le même schéma se dessine, avec en tête le coût du travail.
Eleveurs et céréaliers sont défaitistes
Le pessimisme sur le climat général des affaires en France reste à un très haut niveau (82 %), mais a tendance à se stabiliser depuis plusieurs mois. En revanche, concernant l'activité agricole, le nombre de pessimistes augmente de 4 points et passe à 61 %. Les plus défaitistes sont les éleveurs (bovins, ovins, caprins) et les exploitants de grandes cultures. Un agriculteur sur dix envisage de cesser son activité agricole dans l'année à venir, et parmi ceux-là, 40 % pointent du doigt des difficultés financières trop lourdes sur l'exploitation.
L'emploi à durée déterminée augmente
En ce qui concerne l'emploi, si le taux d'embauche en CDI reste relativement faible lors des trois derniers mois (2 %), celui des CDD ne cesse d'augmenter et culmine à 14 %. Les filières végétales (hors grandes cultures) sont celles qui recrutent : plus de 43 % des viticulteurs, 45 % des horticulteurs et 45 % des arboriculteurs ont recruté au moins un salarié durant le printemps. Dans les trois prochains mois, les projets d'embauche restent stables : 2 % des exploitants envisagent de recruter un CDI et 13 % l'envisagent en CDD. Enfin, un exploitant agricole sur dix a l'intention de supprimer un poste de salarié en CDI.