Les Français ont une perception assez floue et approximative des enjeux du secteur des semences, selon les résultats d'une enquête réalisée auprès du grand public pour le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants) présentés vendredi.
L'image des semenciers est, quant à elle, «cannibalisée», selon l'organisation, par le débat sur les OGM. De même, le rayonnement international des semenciers français est largement sous-estimé par l'échantillon de 2.039 personnes représentatif de la population.
De nombreux paradoxes viennent s'ajouter aux résultats. Alors que 78% de la population considère que si l'on ne fait pas de progrès, on ne pourra sans doute pas nourrir la planète d'ici à 50 ans, seul 1% des Français désignent les semences et les progrès associés comme solution au défi alimentaire mondial.
De même, si 65% des Français pensent que les acteurs de la filière sont de grandes entreprises ou des filiales de groupes multinationaux, deux Français sur trois sont incapables spontanément de citer une entreprise du secteur. La première entreprise française citée par le tiers restant est Vilmorin (par 16% des Français), loin derrière Monsanto (54%).
L'échantillon met en avant un nouveau paradoxe entre l'image positive des semences qui ne se traduit pas au niveau des acteurs de la filière. 69% des Français pensent que les nouvelles variétés ont un effet positif sur la diversité des produits alimentaires mais en parallèle, plus d'une personne sur deux note mal les semenciers, associant ces derniers au débat sur les OGM.
Pour améliorer la connaissance du secteur des semences par le grand public, le Gnis souhaite communiquer davantage, notamment sur les efforts de la recherche. «Le grand public doit connaître nos enjeux liés à l'agriculture durable», estime Robert Pellerin, président du Gnis.
«Les enjeux du secteur étant liés à des débats de la société, une meilleure connaissance du secteur ne peut que contribuer à créer un débat serein», estime Philippe Gracien, directeur général du Gnis.
Cette présentation a aussi été l'occasion de faire un point sur le rapport d'activité. Alors que les exportations diminuent dans la plupart des secteurs économiques, les exportations de semences et plants continuent d'augmenter avec 74% des exportations en maïs, cultures potagères et oléagineux.
«Après la campagne exceptionnelle de 2007-2008 et la crise économique mondiale en 2008-2009, les échanges mondiaux de semences se réorganisent, estime le Gnis. Les principaux opérateurs mondiaux se rapprochent des nouveaux marchés en expansion (CEI occidentale (1), Turquie...) pour y créer leur propre base de production et de distribution.» Le Gnis prévoit donc de futurs changements notables dans la circulation des semences à travers le monde.
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(1) CEI: la Communauté des Etats indépendants est une entité intergouvernementale composée de onze des quinze anciennes républiques soviétiques.