« Nous avons pris le rapport Agriculture et Innovation 2025 (rendu public le 22 octobre, ndlr) comme une bouffée d'oxygène », a lancé mardi Régis Fournier, président de l'UFS (Union française des semenciers) lors d'une conférence de presse organisée à Paris la veille de l'assemblée générale du syndicat. « Favoriser le progrès génétique et son adoption », « mobiliser le levier génétique et les biotechnologies », font partie des priorités et des actions inscrites dans ce rapport.
Régis Fournier reste toutefois attentif à la mise en application des actions préconisées et il compte interpeller sur ce point Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, qui interviendra le 4 novembre devant la profession semencière. « C'est la première fois qu'un ministre de l'Agriculture se rend à notre assemblée générale », se félicite le président de l'UFS.
Cette assemblée générale sera aussi l'occasion de sensibiliser le ministre sur la question des nouvelles techniques d'amélioration des plantes (autres que la transgénèse).
La Commission européenne doit en effet, d'ici la fin de l'année, clarifier le statut légal de huit nouvelles techniques de sélection (comme la cisgénèse, l'agrofiltration de tissus foliaires, la génomique de synthèse...) par la diffusion d'un document d'interprétation juridique sur l'application de la directive 2001/18 relative aux OGM.
Mais la réunion du 19 novembre organisée par Bruxelles pour discuter de ce document d'interprétation juridique est finalement reportée sine die après que le ministre de l'Agriculture allemand a attiré l'attention de la Commission sur l'importance de cette question et sur la nécessité de la traiter avec tous les Etats membres.
« Tout ce qui est nouveau n'est pas forcément un OGM »
« Il existe un réel risque que, fin 2015, elle déclare que tous les produits issus de ces nouvelles techniques soient réglementés comme des OGM en dépit des avis scientifiques qu'elle a elle-même sollicités », s'inquiète l'UFS qui demande une approche « basée sur les critères actuels d'exclusion du champ de la directive 2001/18 ». « Il ne faut pas bloquer ces nouvelles techniques de manière globale et travailler au cas par cas. Tout ce qui est nouveau n'est pas forcément un OGM », a insisté Régis Fournier. « Ces nouvelles techniques permettent une sélection plus précise, un gain de temps et de coût de recherche, et restent accessibles au maximum d'entreprises, même aux PME », a souligné de son côté Jean Donnenwirth, président de la commission réglementation et innovation de l'UFS. En revanche, si elles rentrent dans le champ de la 2001/18, l'UFS craint une perte de la position de leader de la filière semencière française, une perte d'expertise et d'accès à l'innovation végétale, ainsi qu'une accélération de la concentration du secteur semencier.