Dans un communiqué du 13 mars 2014, la Confédération paysanne se demande si « les instances européennes travaillent pour l'agro-industrie ». En effet, selon le syndicat, « ces derniers jours, les éléments à charge se multiplient ». Si, pour la Confédération paysanne, le rejet du Parlement européen le 11 mars 2014 de la proposition de règlement de la Commission européenne sur la commercialisation des semences et plants « peut sembler aller dans le bon sens », « n'oublions pas qu'entre-temps c'est la réglementation actuelle qui s'applique, celle qui restreint de manière inacceptable les droits des paysans d'échanger leurs semences et d'accéder à la biodiversité cultivée ».
La Confédération paysanne souhaite aussi que le Parlement rejette les quatre autres propositions de règlement (contrôles, santé des plantes, santé animale et cadre financier) qui font partie du même « paquet législatif » que le règlement semences. « Ces textes, particulièrement dangereux, généralisent les “autocontrôles sous contrôles officiels”. Ce qui se prépare, c'est en fait la privatisation du système de contrôle public non seulement des semences, de la santé animale et végétale, mais aussi de toute la chaîne alimentaire », juge le syndicat agricole.
Par ailleurs, pour la Confédération paysanne, « le Parlement européen, qui sera élu en mai, devrait empêcher les cultures de plantes génétiquement modifiées, refuser l'ouverture du marché aux semences brevetées, et informer clairement le consommateur sur toutes les manipulations génétiques des plantes ». « Il est urgent que les instances européennes reconnaissent enfin le droit des paysans et des jardiniers d'échanger leurs semences, et ouvrent largement le marché des semences à toute la biodiversité disponible sans la contraindre par les normes imposées par l'industrie », annonce l'organisation qui entend que « le Parlement européen ne brade pas notre alimentation ».