Mardi, 60 tracteurs ont quitté l'Ain en direction de la Seine-et-Marne. Objectif : rapporter 1.000 tonnes de paille en limitant le coût pour les éleveurs. Cette opération organisée par la FDSEA et les JA durera trois jours.
Une longue file de soixante tracteurs attelés de remorques vides s'étend mardi sur l'ancienne RN 6 en direction de la Seine-et-Marne, où les agriculteurs de l'Ain vont trouver, après un périple de plus de 300 kilomètres, 1.000 tonnes de paille à rapporter dans leurs élevages.
Quelque 120 personnes ont pris part au convoi, qui mettra trois jours à faire l'aller-retour entre Cormoz (Ain) et Bray-sur-Seine (Seine-et-Marne) via la RN 6, un parcours de 648 kilomètres au total, selon la FDSEA de l'Ain, organisatrice de l'expédition avec les Jeunes Agriculteurs.
L'objectif est de « rapatrier de la paille rapidement et à un coût inférieur à celui de 136 euros hors TVA la tonne proposé aux éleveurs », dont 84 euros pour le transport par camion, souligne son président Michel Joux.
Au total, les agriculteurs de l'Ain ont réservé, il y a deux mois, 5.000 tonnes de paille auprès des céréaliers de la Seine-et-Marne.
« Nous allons en rapatrier 20 %, ce qui nous permettra de limiter les coûts et de gagner deux ou trois semaines par rapport au transport en camion. Chaque euro gagné sera un coup de pouce supplémentaire pour aider nos exploitations à passer ce mauvais cap », souligne M. Joux.
Parti à l'aube de l'Ain, le « convoi de la solidarité » fait une halte peu avant Avallon, dans l'Yonne, pour se restaurer.
Gilet de sécurité jaune fluo sur le dos, les conducteurs des tracteurs retrouvent leurs camarades et leurs familles qui les suivent dans un bus.
Vers 13h30, le convoi, scindé en deux et espacé « de 7 ou 8 kilomètres pour ne pas trop perturber la circulation » se remet en route.
Gyrophares oranges enclenchés et fanions syndicaux au vent, la file de tracteurs s'étire sur la RN 6 devenue départementale. Roulant à une vitesse de « 34 ou 35 km/h à vide », ils sont attendus à destination vers 20h00.
En plus des gendarmes, chargés de bloquer en amont le reste de la circulation sur leur passage, chaque convoi est encadré par une voiture ouvreuse et une voiture suiveuse.
« Nous sommes particulièrement sensibles à l'effort fait par ces éleveurs qui viennent eux-mêmes chercher la paille. Car transporter autant de paille sur près de 400 kilomètres, c'est compliqué. Ce sont eux les héros de cette aventure », a estimé Arnaud Rousseau, secrétaire général de la FDSEA de la Seine-et-Marne.
« Il est important qu'au-delà de l'échange de paille, il y ait un contact humain, que les agriculteurs et les éleveurs puissent se rencontrer », ajoute-t-il.
« Nous n'atteindrons peut-être pas les 1.000 tonnes de paille, on ira peut-être jusqu'à 800 tonnes, ce qui est déjà bien. Tout va dépendre de la taille des plateaux : si nous n'avons que des grands plateaux, nous arriverons à 1.000 tonnes », juge Arnaud Rousseau.
La paille sera chargée mercredi matin et les attelages prendront la route du retour dans l'après-midi, à cette fois une vitesse de 25 km/h. Après une étape pour la nuit près d'Auxerre, le convoi devrait être de retour à Cormoz jeudi vers 17h00.
L'opération, qui mobilise entre autres une équipe de mécaniciens et plusieurs camions transportant des pneus de secours, a un coût total de 80.000 euros, largement pris en charge par des partenaires privés et des organisations agricoles.
wouah:moins de 136 €/ tonne
mercredi 27 juillet 2011 - 18h08
Ce n'est pas de la paille solidaire, c'est du racket organisé!