Le Premier ministre, Manuel Valls, a annoncé le 2 juillet dans Les Echos un report partiel à 2016 de la mise en place du compte pénibilité et une « simplification du code du travail ».
« L'année 2015 sera une année de montée en charge progressive. [...] L'objectif est d'aboutir à une généralisation en 2016, dans les meilleures conditions », explique le chef du gouvernement, qui juge en outre « incompréhensible » un éventuel boycott de la conférence sociale par le Medef.
Estimant qu'il y a « une focalisation » sur le sujet du compte pénibilité et ne voulant pas « qu'il cristallise les tensions », Manuel Valls annonce qu'il va « demander à François Rebsamen (ministre du Travail) et à Marisol Touraine (ministre de la Santé) de reprendre les projets de décret pour aller plus loin dans la simplification et la sécurisation du dispositif ».
« De même, nous allons compléter la législation sur le temps partiel afin d'écarter tout risque juridique quand des contrats de moins de 24 heures par semaine sont établis avec l'accord individuel du salarié », ajoute le Premier ministre.
« Je comprends évidemment l'inquiétude, l'angoisse, l'exaspération parfois, de beaucoup d'entrepreneurs, qui créent la richesse et l'emploi et dont les carnets de commande sont insuffisants et incertains », dit encore Manuel Valls dans Les Echos. « Mais on ne peut pas se plaindre du trop d'Etat et déserter le dialogue social. On ne peut pas vouloir être davantage respecté comme partenaires sociaux et ne pas respecter ses propres partenaires », ajoute le Premier ministre.
« L'année 2015 sera bien l'année de l'entrée en vigueur du compte pénibilité », ont précisé à l'AFP les services du Premier ministre. « La première année sera concentrée sur quatre des dix facteurs de pénibilité les plus faciles à cerner », a-t-on précisé de même source.
Au ministère du Travail, on souligne qu'« il ne s'agit pas d'une remise en cause » du dispositif mais d'« une montée en charge » progressive pour « lui donner toutes les chances de réussir ».