Un coiffeur ou un boucher qui ont mal au dos à force d'être debout, des ouvriers du bâtiment qui souffrent de devoir porter des charges lourdes, des infirmières aux horaires atypiques : les salariés sont inégaux face aux risques professionnels, rappelle une étude du ministère du Travail publiée le 27 mai.
Selon cette enquête, en 2010, en moyenne, 38 % des salariés étaient exposés à au moins une contrainte physique intense dans le cadre de leur travail. La proportion atteint 82 % chez les ouvriers travaillant le métal ou le bois et 80 % pour les ouvriers de l'automobile. Ceux du bâtiment (79 %) subissent aussi souvent des contraintes posturales et doivent porter des charges lourdes.
Mais les contraintes physiques sont aussi présentes dans certains métiers du tertiaire. C'est le cas notamment pour les coiffeurs et esthéticiens (81 %) ou les bouchers, charcutiers et boulangers (77 %) qui doivent notamment rester longtemps debout. Dans l'agriculture, les maraîchers, jardiniers et viticulteurs (70 %) sont aussi nombreux à subir des contraintes physiques.
Certains métiers sont aussi très souvent exposés à des agents biologiques : infirmiers, sages-femmes, aides-soignants (95 %) aides à domicile (83 %) ou encore coiffeurs et esthéticiens (78 %) ou médecins (63 %).
Les plus exposés aux horaires atypiques (nuit ou dimanche et jours fériés) sont les policiers, pompiers, ou militaires, les agents de gardiennage et de sécurité ou encore les infirmiers et sages-femmes.
En matière de rythme de travail, ceux qui subissent le plus de contraintes sont les ouvriers non qualifiés des industries de process (77 %), les ouvriers qualifiés de la mécanique (69 %) ou encore, dans une moindre mesure, les cuisiniers (57 %).
Enfin, certains métiers sont plus exposés à des comportements hostiles ou agressions verbales : armée, police, pompiers (64 %), agents de sécurité (61 %), médecins (60 %), sages-femmes et infirmiers (59 %) ou employés de la banque et assurance (52 %).
Le compte pénibilité, mesure emblématique de la réforme des retraites qui doit entrer en vigueur en 2015, doit permettre aux salariés exposés à des facteurs de pénibilité de cumuler des points afin de se reconvertir, de travailler à temps partiel ou de partir plus tôt à la retraite.
Reste à fixer les seuils d'exposition (intensité et durée) ouvrant droit à des points à partir des dix facteurs déjà inscrits dans le code du travail (exposition au bruit ou des températures extrêmes, travail de nuit, postures pénibles, travail répétitif, etc.), le conseiller-maître à la Cour des comptes, Michel de Virville, devant remettre sous peu un rapport sur le sujet.
Les résultats de la Dares (1) sont issus de la dernière enquête Sumer (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) réalisée en 2010.
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(1) Dares : Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail.