Dans un avis publié le 5 août, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) confirme une précédente opinion scientifique de 2011 considérant qu'il n'y a pas de preuve que la tremblante ovine classique (scrapie) peut passer de l'animal à l'homme dans les conditions de la vie réelle.
Ce faisant, l'Efsa réagit à une nouvelle étude qui montre que, au laboratoire, la tremblante classique pourrait être transmise de moutons à des souris génétiquement « humanisées ». Cette transmission a causé une maladie semblable à la forme sporadique de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ).
La MCJ est une encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) affectant les humains. Diverses formes de MCJ sont reconnues : la MCJ sporadique est la plus commune et son origine est incertaine ; une variante de la MCJ, identifiée dans les années 1990, est étroitement lié à l'exposition - probablement par la nourriture - à l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), dite « maladie de la vache folle ».
Dans leur avis du 5 août, les experts de l'Efsa louent la robustesse de cette nouvelle étude mais concluent qu'elle ne remet pas en cause les connaissances scientifiques actuelles et qu'elle ne permet donc pas de remettre en cause l'avis rendu sur la question par l'Efsa en 2011.
Attention au recyclage par l'alimentation (Anses)
Les experts de l'Efsa concluent également qu'il est impossible d'évaluer les risques liés à la tremblante de la consommation par l'homme de produits alimentaires dérivés des moutons.
Ils soulignent que les connaissances scientifiques actuelles sur la tremblante sont limitées et que, par exemple, on manque d'informations sur la variabilité des différentes souches, leur répartition géographique et la façon dont elles peuvent potentiellement se croiser avec d'autres espèces.
De son côté, dans un avis du 29 juin 2015, l'agence française de sécurité sanitaire (Anses) écrit qu'il « est communément acquis que la tremblante classique est transmissible à faibles doses entre petits ruminants. En revanche, de nombreuses interrogations subsistent vis-à-vis des autres schémas de transmission (intra- ou interspécifique, y compris à l'homme) pour l'ensemble des souches de prion des petits ruminants (classique, atypique ou ESB) qui renforcent la nécessité de contrôler la dissémination des EST des petits ruminants par le biais du recyclage par l'alimentation ».
A télécharger : deux avis récents de l'Anses
- Mesures de maîtrise de la brucellose chez les bouquetins du Bargy (juillet 2015)
- Tuberculose bovine chez un sanglier dans le Loir-et-Cher (juin 2015)