La gendarmerie de l'Auvergne a annoncé, jeudi soir, la mise en examen de trois vétérinaires et de deux pharmaciens qui, depuis plusieurs années, délivraient de grandes quantités de médicaments vétérinaires à des centaines d'éleveurs, sans suivi sanitaire et sans examens des animaux.
Outre leur mise en examen, survenue mercredi et jeudi, ces professionnels du Puy-de-Dôme ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer pour quatre d'entre eux. Il leur est aussi reproché d'avoir ouvert un établissement pharmaceutique sans autorisation, et d'avoir cédé de grosses doses de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, antiparasitaires) sans justificatifs.
« Ces professionnels de la santé sont soupçonnés de manquements graves à la réglementation favorisant le développement d'antibiorésistance chez l'animal et l'homme », souligne un communiqué du ministère de l'Intérieur signé de la gendarmerie de l'Auvergne. « Certains des pharmaciens et des vétérinaires mis en examen sont membres d'un même groupement d'intérêt économique (GIE) matérialisant ainsi leur entente commerciale », a ajouté la gendarmerie.
La justice les soupçonne d'avoir « significativement développé leurs activités respectives en prescrivant et en délivrant depuis plusieurs années de grandes quantités de médicaments vétérinaires à des centaines d'éleveurs sans suivi sanitaire effectif des animaux concernés ». De même, l'enquête judiciaire a révélé que les vétérinaires rédigeaient aux éleveurs des « ordonnances de complaisance, hors examen clinique des animaux et sans réaliser le suivi sanitaire permanent prescrit par le code de la santé publique ». De leur côté, les pharmaciens délivraient les médicaments vétérinaires « directement aux éleveurs, parfois en l'absence de prescriptions, celles-ci étant au besoin régularisées a posteriori par les vétérinaires ».
La majorité des médicaments massivement délivrés étaient des antibiotiques, anti-inflammatoires et des antiparasitaires, principalement utilisés, « soit pour des animaux d'élevage destinés au marché de la viande et du lait, soit pour des animaux domestiques recueillis dans des SPA et destinés à l'adoption ».
L'enquête a été diligentée par la section de recherches de Clermont-Ferrand, l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) et la Brigade nationale des enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP), dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le procureur de la République de Clermont-Ferrand.
et votre boulot de journalistes !!!!
vendredi 12 avril 2013 - 20h53
c'est sidérant que vous rendiez compte de cette affaire de cette façon et avec ce titre hallucinant ! ce qui se joue, c'est simplement la tentative de reprise en main de la distribution de médicaments vétérinaires par les vétos eux-mêmes au détriment des pharmacies ! En fait, on est purement et simplement les victimes des vétos qui pratiquent des tarifs scandaleux (flacon de tolfine à 200 € !!! il s'agit d'un anti-douleur pour les animaux, comment voulez-vous qu'on prenne en charge la douleur animale à ce prix !) alors que les pharmacies tentent de rendre la médecine vétérinaire abordable (même produit à 120 €...) et ça, les vétos ne peuvent le supporter ! On se fait entuber de tous les côtés, nous producteurs, et ce qui ce joue là, c'est notre liberté d'approvisionnement...