Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, s'est rendu lundi au Salon de l'agriculture, où il a passé la matinée avec les professionnels du secteur et tenté de rassurer les éleveurs, notamment dans leur bras de fer avec la grande distribution sur la question de la fixation des prix.
Arrivé vers 08h00 sur le salon, le chef du gouvernement, accompagné notamment du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et du ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a pris un petit-déjeuner sur le stand de l'interprofession bovine avec les acteurs de la filière de la viande.
Evoquant la loi de modernisation économique (LME), « mal appliquée ou pas appliquée du tout », il a déclaré que « s'il faut modifier cette loi, nous y sommes prêts. [...] Pour arriver à quel résultat ? [...] Pour que lorsque les producteurs négocient avec la grande distribution, qu'on ne parte pas du prix proposé par la distribution mais du prix du producteur. Aujourd'hui, c'est le contraire. Il faut partir du prix du producteur, de ses coûts réels et, à partir de là, signer un contrat qui préserve les intérêts du producteur », a estimé le Premier ministre.
Le prix payé au producteur – 30 centimes d'euros par exemple sur le litre de lait payé à l'éleveur – est au cœur de la revendication de ces derniers. Les agriculteurs dénoncent le poids excessif de la distribution qui fait pression pour maintenir des prix bas, et menacent les producteurs de les « déréférencer » s'ils ne plient pas.
Le Premier ministre a aussi répété que la France voulait « réorienter une partie des aides [européennes] en direction de l'élevage qui est aujourd'hui à la peine, et également en direction du développement rural. [...] Les producteurs français de viande et de lait connaissent des difficultés qui sont dues pour l'essentiel à la hausse des matières premières [...] qui se traduisent par des pertes de revenus très importantes. [...] Il y a un différentiel entre le coût de production et la rémunération de la distribution », a poursuivi Jean-Marc Ayrault.
« Nous voulons réformer les règles au niveau européen. Il est important en particulier que les aides financières aillent vers l'élevage, mais également qu'elles aillent vers les petites et moyennes exploitations », a encore dit le Premier ministre. « Nous souhaiterions que les aides soient concentrées sur les entreprises de moins de 50 hectares, là on pourrait privilégier une agriculture de qualité, une agriculture familiale plutôt que l'exploitation toujours plus grande. »
A l'automne de 2012, l'économiste Philippe Chalmin avait présenté son deuxième rapport sur la formation des prix et des marges des produits alimentaires : il est apparu que, « sur un euro, moins de 8 centimes revenaient au producteur, 11 centimes au transformateur et le reste relevait du marketing et de la marge », faisait valoir, dimanche sur le salon, François Thabuis, président des Jeunes agriculteurs.
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50 hectares !
jeudi 28 février 2013 - 00h43
je voudrais vous dire qu'avec 50 ha en bonnes terres avec du lait,si les prix étaient restés corrects on aurait pu tirer un revenu rémunérateur, MEME AU 21ème siècle !cela dit ne vaut il pas mieux 10 fermes de 50ha que 2 de 250 ha,car sur ces 10 fermes de 50 ha vous ferez vivre 10 à12 familles,alors que sur celles de 250 ha n'en feront vivre que 2 ou 3,alors que feront les autres,et bien si on suit votre raisonnement,elles iront grossir les rangs des chomeurs et ce sera avec vos impots et taxes diverses qu'il faudra les faire vivre, donc de grace réfléchissez a ce que vous dites et ne prenez pas pour des incapables ces agricuteurs qui ont autant le droit de vivre de leur travail que vous et aiment le métier qu'ils ont choisi et qui les passionne,que ferez vous également des surfaces qui ne seront plus exploitées car trop petites pour ces grandes exploitations avec leurs énormes machines,elles deviendront des friches .