« Les questions salariales cristallisent bien des mécontentements » dans l'agriculture et l'agroalimentaire, observe la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf-CGT) dans un communiqué du 19 mai.
« Depuis le début de l'année 2014, de nombreuses commissions mixtes en agriculture, de réunions paritaires de branche dans les industries agroalimentaires et de négociations annuelles obligatoires dans les entreprises sur les salaires ont eu lieu. Face aux propositions patronales d'augmentation allant de 1,1 % pour les coefficients du bas de la grille à 0,5 % pour les autres coefficients, le mécontentement des salariés s'amplifie et de nombreuses luttes syndicales se développent. »
« Si les patrons rêvent de se débarrasser du Smic, leur refus systématique de répercuter le niveau d'augmentation dérisoire du Smic conduit d'année en année à un tassement hiérarchique des grilles de salaires. »
« Depuis des années, notre fédération revendique un salaire de 1.850 euros brut/mois au coefficient d'embauche (120), un écart hiérarchique de 1 à 4 et une augmentation substantielle de 400 euros immédiate pour rattraper la perte de pouvoir d'achat des salaires. Selon l'Insee, en 2012, le pouvoir d'achat a reculé de 1,2 %. Selon les mêmes sources, le recul par unité de consommation est de 1,5 % et de 2,7 % une fois déduites les dépenses pré-engagées. »
« Alors que l'indice des prix à la consommation évolue de 0,7 % à la fin de février 2014 pour les douze derniers mois, notre fédération a calculé selon les mêmes chiffres que cette augmentation signifie en réalité une hausse de 2,8 % sur les quatre principales dépenses des ménages, c'est-à-dire les dépenses liées au logement et les frais afférents, l'alimentation (en particulier les produits frais), l'habillement textile cuir, les frais de transport et les frais afférents. Ces dépenses représentent jusqu'à 75 % du budget des ménages les plus pauvres. »
« Notre fédération a décidé de mettre à la disposition de ses syndicats une actualisation annuelle de l'évolution de ces dépenses. Notre objectif est de mener la bataille pour démontrer que l'augmentation officielle du coût de la vie utilisée par le gouvernement et le patronat pour leur politique de régression salariale est loin de correspondre à celle bien réelle, ressentie par les salariés qui, d'année en année, perdent du pouvoir d'achat », conclut la Fnaf-CGT.