Groupama et la MSA tentent une expérience en Dordogne et dans les Ardennes pendant trois ans. Pour que les médecins ruraux ne croulent plus sous le travail, ils vont, après enquête, leur proposer dès cet été une palette de services pour les décharger des taches qu'ils voudront volontairement déléguer.
Un conseil de santé local animera le projet d'expérimentation qui s'appuiera sur les professionnels, les élus et les usagers. Un conseiller "Pays de santé", un professionnel du paramédical assurera la coordination de cette recherche. Chaque pays de santé s'étendra sur 3 à 5 cantons.
Dès cet été, des services seront proposés aux praticiens de Dordogne et des Ardennes: recherche de spécialistes pour leurs patients, suivi de patients chroniques «simples», mais aussi recherche de remplaçants, remplissage de dossiers administratifs, assistance à la gestion de cabinet.
Le but: éviter que les médecins en place, déjà peu nombreux, ne se découragent face à des emplois du temps surchargés et ne décrochent leur plaque. La densité de médecins devrait passer de 340 pour 100.000 habitants à 283 en 2025.
Une baisse qui sera plus sévère en milieu rural: il attire peu de nouveaux médecins rebutés par l'isolement, des emplois du temps surchargés et l'éloignement des services publics.
Or la population de plus de 60 ans représente un tiers des habitants ruraux contre 20% des citadins. Les besoins dits de santé primaire sont donc plus élevés alors que le nombre de médecins décroît. Il y a urgence: la moyenne nationale de l'âge des médecins s'élève à 48,5 ans.