Le ministre français de l'Agriculture, Michel Barnier, venu à Washington lundi rencontrer son homologue américain, a affirmé ne pas sentir l'administration de Barack Obama prête à faire un pas pour éviter que le roquefort ne soit frappé par des droits de douane prohibitifs.
«Je ne peux pas dire que j'ai senti un mouvement sur des sujets où nous avons entre Européens et Américains des contentieux ou des désaccords», a déclaré M. Barnier à la presse française à Washington, après avoir rencontré le nouveau secrétaire américain à l'Agriculture, Tom Vilsack.
L'administration de George W. Bush avait décidé peu avant son départ en janvier de tripler à partir du 23 mars les droits de douane du roquefort, en rétorsion contre le refus persistant de l'Union européenne d'importer du boeuf aux hormones.
En réponse, la France a annoncé son intention d'introduire avec la Commission européenne un contentieux devant l'OMC.
Interrogé pour savoir s'il espérait que l'administration Obama revienne sur cette décision, M. Barnier a répondu: «Franchement, je ne peux pas dire ça aujourd'hui». «J'espère qu'à force de se parler avec cette nouvelle administration, nous aboutirons à aborder cette question de manière plus constructive», a-t-il expliqué.
Michel Barnier a par ailleurs relevé que M. Vilsack avait «un nouvel état d'esprit vis-à-vis de questions importantes pour nous (les Européens, ndlr) comme, quand on parle de commerce, la prise en compte du développement durable, de l'environnement, de la sécurité écologique, des droits sociaux».