Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a promis mercredi une enveloppe de «plusieurs dizaines de millions» d'euros et une «panoplie d'aides» pour les agriculteurs, dans le cadre d'un plan de soutien à la profession.
Le ministre, qui doit présenter ces mesures dans l'après-midi aux syndicats agricoles, avait annoncé ce plan d'urgence vendredi après le rassemblement de 10.000 à 15.000 agriculteurs dans toute la France pour protester contre la baisse de leurs revenus.
Dès mercredi matin, M. Barnier s'est engagé sur Europe 1 à débloquer «plusieurs dizaines de millions» d'euros pour les éleveurs d'ovins et de caprins afin «de les aider à passer le cap de 2009» en attendant la réorientation des aides de la Pac «à partir de 2010».
Le ministre a également promis «une panoplie d'aides» ciblant la trésorerie des agriculteurs et prévoyant notamment «des allègements de charges, des reports des prêts à taux bonifiés».
Il s'est par ailleurs engagé à «poursuivre» l'allègement de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) dont bénéficient les agriculteurs et les propriétaires de serres.
«Ce n'est pas un plan de secours, c'est un plan d'accompagnement dans une mauvaise période pour l'agriculture où les revenus ont baissé», a-t-il expliqué.
Dans un contexte économique morose, les agriculteurs devraient voir leurs revenus fondre en 2008, sous l'effet notamment de la flambée des charges (énergie, alimentation des animaux, engrais) et de la baisse des cours des matières premières agricoles (blé, maïs).
En 2007, les éleveurs avaient déjà vu leurs revenus s'effondrer (-25% pour les bovins, -32% pour les ovins et -38% pour les porcins) mais cette chute avait été éclipsée par l'explosion des revenus des céréaliers (+104%), portés alors par la flambée des cours.
Avec la fièvre catarrhale ovine (FCO), les éleveurs sont en outre confrontés à une crise sanitaire sans précédent, à laquelle s'ajoute la baisse de la consommation de viande et des importations massives.
Depuis plusieurs semaines, des actions éparses témoignent de l'inquiétude grandissante de la profession, avec pour point d'orgue la journée d'action de vendredi dernier.