Un millier d'agriculteurs ont manifesté mardi à Lyon pour alerter les pouvoirs publics sur la baisse de leurs revenus et réclamer une harmonisation des conditions de production en Europe.
A l'appel de la FRSEA et de Jeunes Agriculteurs (JA) du Rhône-Alpes, des producteurs de lait, vin, fruits et légumes et céréales se sont rassemblés, malgré une pluie battante, place Bellecour, dans le centre de Lyon, avant de défiler dans les rues environnantes.
Précédé d'une vache et suivi d'environ 200 tracteurs, le cortège a rejoint la mairie dans le calme, distribuant fruits et tracts aux passants. Sur les banderoles, on pouvait lire «Beaujolais en danger», «Baisse du blé de 50%, hausse du pain» ou «Il faut 6 litres de lait pour payer un café».
De retour à la place Bellecour, plusieurs exploitants ont déversé branchages et broussailles, qu'ils ont brûlés, pour dénoncer l'arrachage des pieds de vigne et des arbres fruitiers.
Une délégation d'une dizaine de personnes a été reçue à 11h00 par le préfet du Rhône-Alpes, Jacques Gérault, qui «en informera le ministre de l'Agriculture», a indiqué un porte-parole de la préfecture.
Confrontés à «une baisse de 20% du revenu agricole» en 2008, les syndicats ont demandé au préfet un «plan de relance ambitieux», un «partage équitable des marges entre producteurs et distributeurs» et, surtout, «une harmonisation des législations sociales et environnementales en Europe», a détaillé Daniel Martin, de la FRSEA.
«Il faut 7 euros par heure pour produire un fruit en Espagne, contre 13 euros par heure en France», selon Gilbert Chabas, producteur de fruits et légumes à Loire-sur-Rhône (Rhône), inquiet des «distorsions de concurrence au sein de l'Union européenne.»
L'objectif pour les producteurs est de se faire entendre «avant l'élaboration de la prochaine loi de modernisation agricole», qui doit intervenir à la rentrée, a précisé le secrétaire national de JA, Jérôme Volle.