Les députés ont achevé mercredi l'examen du projet de budget rectificatif de la Sécurité sociale en approuvant le gel pour un an des pensions de retraite supérieures à 1.200 euros par mois, en dépit de l'opposition des PS « frondeurs ».
Ce texte, qui contient notamment les premiers allégements de cotisations du pacte de responsabilité, sera soumis au vote de l'Hémicycle mardi sur fond de grogne du patronat et de contestation ouverte d'une partie de la majorité.
Mobilisés depuis lundi sur ce texte qu'ils jugent trop favorable aux entreprises, les « frondeurs » socialistes sont à nouveau montés au créneau mercredi en déposant des amendements supprimant ce gel des retraites, tout comme l'UMP, l'UDI, le Front national, le Front de gauche et les écologistes. Mais ces amendements ont été rejetés par 76 voix contre 53, dont 18 socialistes.
Le gel n'a été défendu que par les radicaux de gauche et une majorité des socialistes. Pour Michel Issindou (PS), rapporteur de la réforme sur les retraites, le gel épargne les petites retraites dans un contexte d'« inflation extrêmement basse », ce qui « n'affectera pas les retraités de manière considérable ». Selon le rapporteur (PS) Gérard Bapt, la revalorisation était attendue cette année à 0,6 % et ce gel, qui concernerait 8 millions de personnes, soit la moitié des retraités, représenterait un effort de 11 euros par mois. Le montant attendu des économies s'élève à 970 millions d'euros en année pleine.
Dans les faits, cela revient à un gel de 18 mois, jusqu'au 1er octobre 2015, puisque la date de revalorisation annuelle des retraites avait déjà été décalée cette année d'avril à octobre à l'occasion de la réforme des retraites.
« Personne ne dit qu'à 1.200 euros, on est riche. Il est légitime de demander un effort aux retraités car il faut se mobiliser pour notre jeunesse : le taux de pauvreté est plus important chez les jeunes que chez les retraités », a plaidé la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.