La section nationale des anciens exploitants (SNAE) de la FNSEA se réjouit mercredi dans un communiqué de l'annonce, la veille par François Fillon au Space, sur les revalorisations des retraites agricoles. La SNAE reste néanmoins «très prudente quant à l'application de ces mesures, leur financement et leur étalement dans le temps». «Il reste encore beaucoup à obtenir pour donner une retraite décente à tous ceux qui ont travaillé dans l'agriculture toute leur vie», indique le communiqué.
De son côté, la Coordination rurale (CR) se réjouit également de la revalorisation annoncée des retraites agricoles. Le syndicat attend toutefois «des précisions sur son mode de financement.
Pour la Confédération paysanne, les mesures annoncées restent marginales par rapport aux attentes que laissaient espérer les réunions du groupe de travail ministériel en mars 2008.
«Les niveaux annoncés comme une nouveauté, à savoir 633 euros par mois pour un chef (d'exploitation, ndlr) ou une veuve et 504 euros par mois pour un conjoint, sont des acquis syndicaux depuis 10 ans», indique le syndicat.
En revanche, «le plafond de 750 euros par mois, toutes pensions confondues, est une nouveauté restrictive. Faut-il rappeler que 85% du Smic net, prévu par la loi de 2003 comme une retraite minimale pour les salariés à carrière complète, s'élève à environ 880 euros par mois? Une fois encore la parité ne s'applique pas aux paysans qui ont ''trimé dur'' toute leur vie», dénonce la Confédération paysanne.
Le gouvernement s'est engagé à garantir un montant minimal de retraite (pour un coût global de 155 millions, dont 116 millions dès 2009) et à permettre la réversion aux veuves de la retraite complémentaire obligatoire acquise à titre gratuit (pour un coût de 40 millions d'euros). Selon le ministère de l'Agriculture, «ces mesures seront financées par le fonds de financement des prestations sociales des non salariés agricoles (Ffipsa)». Rappelons que le Ffipsa est pourtant déjà largement déficitaire avec -2,7 milliards d'euros prévus en 2008.