Dans son numéro de mai à paraître prochainement, le magazine « 60 millions de consommateurs » consacre huit pages aux polluants et aux sulfites dans les vins. L’organisation a analysé cinquante-deux vins. Elle souligne que deux d’entre eux seulement sont exempts de résidus de pesticides. Mêmes des vins bio sont contaminés.
Les molécules retrouvées sont en « très faibles doses », mais « leur nombre nous interpelle sur la pollution de l’environnement » et « au vu des résultats, il faudrait imposer des LMR au produit fini », indique l’article.
Le magazine consumériste a acheté en grandes surfaces cinquante-deux vins rouges et blancs français et étrangers. Il y a recherché vingt-neuf molécules phytosanitaires, sans préciser lesquelles, se contentant d’une explication qui laisse perplexe : « Les deux tiers de ces substances servent à combattre les champignons du raisin : sept fongicides et quatorze substances à action ciblée contre le mildiou, le botrytis et l’oïdium [sic]. Les autres sont des insecticides, notamment six dirigés contre les tordeuses. »
« 60 millions de consommateurs » a également mesuré les teneurs en cuivre, en ochratoxine A et en sulfites.
Le magazine cite nommément chacune des bouteilles qu’il a analysées. Pour chacune d’entre elles, il indique le nombre de polluants qu’il a retrouvés. Mais il n’indique pas la quantité mesurée par bouteille. Il se contente de la qualifier soit de « faible », soit de « très faible ».
Les vins bio ne sont pas épargnés. Sur les cinquante-deux vins, onze sont issus de l’agriculture biologique. Seulement deux d’entre eux sont exempts de résidus de pesticides : le château Caraguilhes, dans les Corbières, et un vin de la cuvée Autrement de Gérard Bertrand. Ce sont d’ailleurs les deux seuls indemnes de résidus de tout l’échantillon. « Pour les professionnels, les traces de pesticides dans les vins bio sont imputables à des contaminations accidentelles, les parcelles en bio étant proches des conventionnelles [...]. Les très faibles quantités retrouvées ne remettent pas en cause la certification », précise la revue.
En moyenne, « 60 millions de consommateurs » a trouvé huit molécules phyto par bouteille. Les vins de Bordeaux en contiennent le plus : 10,2 en moyenne. Les rouges des côtes-du-Rhône en renferment entre 7 et 11. Ceux de Bourgogne en contiennent entre 9 et 13.
Les rouges du Languedoc affichent de meilleurs scores, avec toutefois des résultats hétérogènes selon les vins. Seul bémol, un des vins de cette région présente des teneurs en OTA plutôt élevées.
Concernant les sulfites, les auteurs en ont mesuré dans tous les vins sans relever de dépassement de la limite réglementaire. Le magazine place les vins du Muscadet et de la Bourgogne parmi les bons élèves. Il relève que c’est un vin d’Alsace qui renferme le plus de sulfites (123 mg/l). Et souligne : « Pour une personne de 70 kg, il suffit d’en boire trois verres et demi de 12 cl pour atteindre la dose journalière admissible (0,7 mg/kg de poids corporel selon l’OMS). »
(Article initialement publié sur Lavigne-mag.fr)