Une étude de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) montre que la part de l'eau dans l'exposition alimentaire globale aux pesticides est généralement faible.
Pour les 106 substances pour lesquelles une évaluation globale a pu être menée au niveau national (dans l'eau et les denrées alimentaires solides), la contribution moyenne de l'eau à l'exposition alimentaire totale est inférieure à 5 % sauf pour huit pesticides et leurs métabolites : atrazine, simazine, oxadixyl, propoxur, benalaxyl, métolachlore, diuron, hexaflumuron.
La contribution de l'eau est étroitement liée aux usages des pesticides. Dans certains cas, elle est importante, voire totale, pour certains herbicides que l'on retrouve essentiellement dans l'eau.
Pour certaines substances, on observe une variabilité des expositions hydriques, à l'intérieur d'une même région, qui pourrait s'expliquer par la diversité des pratiques culturales.
Concernant le risque à long terme (chronique), l'étude montre que la contribution de l'eau à la dose journalière admissible (DJA) est faible : elle est inférieure à 1 %, sauf pour deux substances et leurs métabolites : l'atrazine et le carbofuran aujourd'hui interdites. Pour ces substances, la contribution à la DJA est inférieure à 5 %.
Concernant le risque à court terme (aigu), il n'est observé aucun dépassement des valeurs toxicologiques de référence (ARfD).
Ce travail s'appuie sur l'ensemble des données du contrôle sanitaire du ministère en charge de la Santé pour la période 2007-2009, c'est-à-dire plus de 5,7 millions d'analyses extraites du Système d'information en santé environnement sur l'eau (Sise-eaux). Ces analyses portent sur environ 80.000 prélèvements et concernent 501 résidus de pesticides. Cette étude, conduite dans le cadre de l'Observatoire des résidus de pesticides (ORP), a été financée par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) au titre du plan Ecophyto.
A télécharger :
- Rapport d’étude scientifique « Évaluation des risques liés aux résidus de pesticides dans l’eau de distribution – Contribution à l’exposition alimentaire totale »