Michel Barnier a annoncé le 23 février le redéploiement de 2,2 milliards d'euros d'aides directes (prélevées via les articles 63, 68 et la modulation) sur un total d'environ 9,4 milliards d'euros. 1,265 milliard a été redistribué, mais un solde de 800 millions reste à affecter.
Dans l'hypothèse où ces 800 millions seraient réalloués aux exploitations prélevées de façon conservative (c'est-à-dire pour leur assurer un retour à la hauteur de leur prélèvement), l'impact de la réorientation des aides sur le revenu par exploitation varierait de façon différente selon les productions, indique une étude de l'Inra présentée lundi. Les évolutions sont données par rapport au revenu moyen des cinq dernières années.
Les grandes cultures verraient leur revenu baisser de 6.000 €, l'élevage bovin laitier intensif et diversifié accuserait une baisse de 3.000 €, alors que le lait à l'herbe enregistrerait une hausse de 6.000 € (et davantage en zone de montagne). Les bovins viande spécialisés verraient leur revenu progresser de 3.000 € et les ovins de 6.000 €. Ces évolutions varient fortement selon les régions.
Cette réforme vise une plus grande équité en termes de paiement unique à l'hectare et vise des objectifs territoriaux et environnementaux. Les redistributions des aides sont importantes, au détriment des grandes cultures (avec un risque de baisse de revenu accru en zones intermédiaires) et à l'avantage de l'herbe.
Si le solde de 800 millions d'euros est attribué de façon préférentielle aux 50 premiers hectares de Scop (céréales et oléoprotéagineux) et aux bovins, les gagnants et les perdants seraient les mêmes.