Les barrières commerciales entre l'UE et la Colombie seront levées à compter du 1er août 2013, lorsqu'un accord commercial global et approfondi entrera provisoirement en vigueur, a indiqué vendredi la Commission européenne. Cet accord ouvrira les marchés de l'UE et de la Colombie à leurs exportateurs respectifs, ce qui permettra à terme chaque année d'économiser jusqu'à 500 millions d'euros par an au seul titre des droits de douane, selon la Commission.
L'amélioration et la stabilisation des conditions de commerce et d'investissement devraient permettre de stimuler les échanges commerciaux et les flux d'investissement entre l'UE et la région andine, se réjouit la Commission.
L'accord a été signé par l'UE, la Colombie et le Pérou en juin 2012 et sera maintenant appliqué par les trois parties.
L'accord ouvrira les marchés aux produits échangés entre l'UE, la Colombie et le Pérou. À l'issue de la période de transition, les produits industriels ainsi que les produits de la pêche ne seront plus soumis à des droits de douane, alors que les échanges de produits agricoles seront sensiblement plus ouverts.
Par exemple l'accord prévoit l'élimination immédiate des droits de douane à l'importation dans l'UE pour l'éthanol, les viandes porcines, sauf le jambon, les viandes caprines, le blé, l'orge et le maïs hybride en provenance de la Colombie. En revanche, sur la viande bovine et la volaille, l'UE devrait les maintenir.
La libéralisation du lait et des produits laitiers est également prévues par étapes : l'accord prévoit des clauses de sauvegarde pour la Colombie sur le lait en poudre, les laits spéciaux, certains fromages. Des clauses concerneront également certaines préparations à base de céréales.
De son côté, à l'exportation vers la Colombie, l'UE bénéficiera d'un meilleur accès au marché colombien pour les produits laitiers, les jambons, les vins et les spiritueux. Les droits de douane doivent disparaître pour le blé et l'orge. La viande de porc, celle de volaille, ainsi que le maïs en provenance de l'Europe, considérés comme sensibles pour la Colombie, sont exclus de l'accord.
La Colombie a finalisé ses procédures de ratification interne en juin et est prête à appliquer l'accord à partir du 1er août. L'UE et le Pérou ont déjà pris les mesures officielles nécessaires il y a quelques mois et appliquent déjà l'accord à titre bilatéral depuis le début de mars 2013, précise le communiqué de la Commission.
En attendant que l'ensemble des États membres de l'UE aient ratifié l'accord, celui-ci est appliqué à titre provisoire uniquement, précise la Commission. « Les échanges commerciaux n'en sont toutefois pas affectés et l'économie peut d'ores et déjà profiter des avantages de l'accord. »
L'UE est la troisième source d'importations de la Colombie. Les importations en provenance de l'UE concernent essentiellement les machines et le matériel de transport.
Dans le même temps, l'UE est le deuxième marché à l'exportation de la Colombie. Sur le marché de l'UE, la demande de produits colombiens concerne principalement les secteurs agricoles, les carburants et les industries extractives. L'accord commercial devrait permettre à la Colombie de diversifier ses exportations à destination de l'UE, non seulement dans les domaines de l'agriculture et de la pêche, mais aussi dans l'industrie, prévient la Commission.
Les échanges entre l'UE et la Colombie ont enregistré une progression sensible au cours des dernières années et leur volume a dépassé les 14 milliards d'euros en 2012. L'UE reste en outre l'un des plus grands investisseurs en Colombie.
L'accord entre l'UE, la Colombie et le Pérou vise également à renforcer l'intégration régionale entre les pays andins, indique la Commission. C'est pourquoi la porte reste également ouverte aux autres pays andins – Équateur et Bolivie – afin qu'ils rejoignent ce partenariat.