Bernard Denis, le coordinateur du livre « Ethique des relations homme/animal, pour une juste mesure » et docteur vétérinaire, a tenu une conférence sur la relation homme/animal à l'Ihedrea le mardi 20 octobre.
Face aux étudiants et professeurs de l'Idrehea mais également à Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA en charge du dossier du bien-être animal, Bernard Denis a tenu à donner une définition de « l'animal » ou plutôt des définitions. Il part du principe que si toutes les parties prenantes désignent l'animal sur la base d'un « être sensible », comme il est qualifié dans le code rural mais également plus récemment dans le code civil, la question de la distance entre l'homme et l'animal reste, elle, sujette à polémique. Pour lui, l'animal peut être défini d'un point de vue génétique, ce qui le rapproche alors de l'homme, mais également d'un point de vue philosophique, auquel cas il est alors possible de faire une vraie distinction entre les deux.
Un juste milieu
Bernard Denis s'est également penché sur l'éthique autour de l'animal. Il a précisé que l'équipe de 18 chercheurs qui avait participé au livre s'était basée sur l'éthique appliquée plutôt que sur l'éthique générale, pour garder un avis scientifique et avoir « une juste mesure » dans son analyse. Pour lui, il y a une place entre la théorie de « l'animal machine » et le mouvement « animaliste », en développement actuellement, qui prône l'égalité entre l'homme et l'animal.
Il a également évoqué le cas de l'éthique de conviction, notamment concernant les personnes suivant des régimes végétariens et végétaliens, ou encore les consommateurs plébiscitant les produits bio ou label rouge pour valoriser le bien-être animal. Il les incite à aller au bout de leur conviction dans leur régime alimentaire à condition de ne rien interdire aux autres. Il évoque au passage les opportunités de ce secteur comme le cochon « bien-être » de la Cooperl.
Le paradoxe du régime végétarien
Concernant le mouvement végétarien, il fait cette analyse : « Le régime végétarien ne peut fonctionner qu'à condition que d'autres personnes ne le suivent pas et puissent consommer les animaux qui ont produit le lait ou les œufs par exemple, sans cela le modèle économique ne peut fonctionner ».
A l'élevage, Bernard Denis reconnait aussi des torts et précise : « Dans la réalité des élevages au cas par cas, certains points critiques peuvent être identifiés et corrigés ». Christiane Lambert est, elle, revenue sur la vidéo de l'association L214 des abattoirs d'Alès. Si elle avoue avoir été choquée par les images, elle indique également : « 5 minutes de vidéo sur 50 heures de tournage, évidemment ils ont pris les images les plus affreuses ». Elle précise cependant : « si les vétérinaires n'ont pas fait leur boulot, il faut qu'il y est enquête. Il y a des protocoles à respecter ».