Hasard du calendrier, le Printemps des territoires, qui s'est tenu le 3 juin 2014 au Sénat, au lendemain de l'annonce par le chef de l'Etat d'un abaissement du nombre de Régions françaises de 22 à 14, a permis un échange sur la mise en œuvre régionale du deuxième pilier de la Pac (développement rural) pour la période 2015-2020 : installation, bio, MAEC, plan de compétitivité... Les Régions, désormais pilotes de la gestion du Feader, auront la maîtrise de la programmation des actions, en lien avec l'Etat et en s'inscrivant dans un cadre national convenu en commun.
« Les Régions sont les plus à même de répondre de façon optimale aux attentes locales. Il faut leur faire confiance », a déclaré Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, en ouverture de cette journée de travail. Alain Rousset, président de l'Association des Régions de France et de la Région Aquitaine, ne demande pas autre chose. « Les Régions sont dans la différenciation de leur territoire, l'anticipation et l'innovation », a-t-il souligné, soulevant aussi l'intérêt en termes de simplification administrative et de réduction des coûts de cet acte de décentralisation.
« Il est de ma responsabilité de mettre les Régions en valeur », a renchéri le ministre. Pour les deux socialistes, la reconquête de la compétitivité française passe par les entreprises. Or, « les entreprises qui se développent sont territorialisées ». Les exemples de réussite dans les Régions se sont succédé à la tribune. Le ministre a néanmoins rappelé sa « volonté d'instaurer un cadre à l'échelle nationale avec des priorités partagées » pour limiter les distorsions de concurrence pour les agriculteurs. Il a aussi rappelé que, dans le cadre de la nouvelle Pac, chaque Région avait vu sa dotation augmentée, ce qui les mettra en « capacité de mettre en œuvre des politiques nouvelles ».
C'est aussi dans ce cadre décentralisé que s'inscrit le travail mené depuis l'automne 2013 par FranceAgriMer sur l'avenir des filières. Les premiers résultats mettent en évidence les enjeux économiques, environnementaux, sociaux et sociétaux. « Cette journée est un message de confiance à trouver un accord ensemble qui permette de donner un avenir », a déclaré Stéphane Le Foll.