L'incendie de sa grange dans la nuit du 3 au 4 octobre n'est que la dernière mésaventure à laquelle doit faire face Jean-Hugues Bourgeois, jeune agriculteur installé depuis le début de 2007 dans le Puy-de-Dôme, éleveur bio de caprins. Depuis plusieurs mois, il a subi des actes de vandalisme et des menaces de mort contre sa famille, pour le pousser à quitter la région. Le ministre de l'Agriculture, la FNSEA et la Confédération paysanne lui ont chacun exprimé leur soutien.
Un incendie a entièrement détruit dans la nuit de vendredi à samedi un bâtiment de la ferme de Jean-Hugues Bourgeois, à Teilhet. «J'ai perdu tout ce que j'avais. C'est considérable! ma grange de 250 m2, 35 tonnes de foin, un tracteur, 10 tonnes de grain, c'est un préjudice phénoménal et un an de travail», a déploré le jeune éleveur. L'incendie fait l'objet d'une enquête pour déterminer son origine.
Depuis le 1er janvier 2008, il a repris progressivement 50 hectares de terres, ce qui lui a valu plusieurs actes de vandalisme et des menaces de mort contre sa famille de la part d'inconnus. Déjà à la fin de mars, son troupeau de chèvres avait été tué au pistolet d'abattage. A la mi-août, une grange où il entreposait son foin avait été détruite dans un incendie volontaire. A la fin d'août, il a reçu une lettre en forme de cercueil contenant des menaces de mort contre sa fille de 8 ans et contre sa mère.
Le 4 septembre, le procureur de la République de Riom (Puy-de-Dôme) a ouvert une information judiciaire pour «destruction de bien par incendie et menace de mort» en raison notamment de la «montée en puissance dans la gravité des faits».
Michel Barnier, dans un communiqué publié mardi, «exprime sa solidarité et son soutien à l’égard de Monsieur Jean-Hugues Bourgeois», souhaitant «que toute la lumière soit faite au plus vite sur ces agissements inadmissibles» dont il est victime.
Exprimant également son soutien à ce jeune agriculteur et sa famille, la FNSEA a souligné que «ces actes de vandalisme ne peuvent pas rester sous silence! Le métier de paysan est un métier de labeur et de coeur et ne doit pas faire l’objet de tels actes de malveillance». Le syndicat en appelle «à la solidarité pour que ces actes honteux cessent et soient condamnés et que cet éleveur puisse reprendre son activité en toute sérénité».
La Confédération paysanne demande quant à elle «que tout soit mis en œuvre pour faire la lumière sur cette situation et que la justice agisse rapidement afin de protéger une famille en pleine angoisse». «L’installation reste un moment compliqué et souvent difficile. Devant les problèmes de renouvellement des générations en agriculture, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour faciliter l’arrivée des nouveaux venus dans notre métier», poursuit-elle.
Exprimant sa solidarité à Jean-Hugues Bourgeois et sa famille, la Confédération paysanne ajoute qu'elle le «soutiendra dans ses difficultés actuelles».